Économie bleue au Maroc : le MEF et la BM présentent le bilan de la 4e mission de supervision

Le ministère de l’Économie et des Finances (MEF) et la Banque mondiale (BM) ont présenté le bilan de la quatrième mission de supervision, déployée du 26 février au 8 mars 2024, au titre du Programme pour les résultats “Développement de l’économie bleue au Maroc” (PPR EB) d’un montant de 350 millions de dollars (M$).

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Nadia Fettah, ministre de l’Économie et des Finances, recevant Ferid Belhaj, vice-président pour la région MENA à la Banque mondiale, le 19 février 2024. Crédit: DR

Cette mission a été marquée par la tenue de la première réunion du Comité technique pour le développement de l’économie bleue (EB) au Maroc qui a procédé au lancement officiel des travaux d’élaboration de la Stratégie nationale de développement de l’économie Bleue (SNEB), à travers la validation de la feuille de route et du plan de travail proposés par le ministère, indique un communiqué.

Par ailleurs, le ministère de l’Économie et des Finances, conjointement avec les wilayas des régions de Souss-Massa et de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, a animé deux ateliers régionaux visant la vulgarisation du Programme auprès des acteurs territoriaux et la présentation de l’assistance technique portant sur la conception de clusters côtiers et le développement d’un indice intégré de croissance des secteurs bleus.

La mission a commencé par une session plénière réunissant tous les partenaires et au cours de laquelle l’avancement des projets a été discuté, mettant l’accent sur les réalisations à date et les défis à relever.

Un portail web dédié

Dans son rôle de coordonnateur du Programme, le ministère a présenté les progrès enregistrés tant au niveau des projets portés par les différentes parties prenantes audit Programme qu’au niveau des actions qui relèvent de son domaine d’intervention. Le MEF a annoncé, à ce titre, la mise en ligne prochaine d’un portail web économie bleue.

D’après le communiqué, l’Agence nationale du développement de l’aquaculture (ANDA) a mis en lumière son engagement à travers une enveloppe globale de 116 millions de dirhams pour la période 2023-2027, centrée sur trois axes principaux. Il s’agit du développement de 14 fermes aquacoles (dont quatre dirigées par des femmes), de la culture des algues et de la création d’un cluster de crevettes. L’année 2023 a été marquée par le lancement des premières fermes aquacoles programmées pour 2024 permettant de réaliser l’objectif ciblé pour cette même année. Au volet des fondements scientifiques pour la gestion durable, l’Institut National de la Recherche Halieutique (INRH) continue de fournir une base scientifique solide pour la gestion des ressources halieutiques, en s’engageant à analyser 17 stocks de poissons d’ici la fin du programme.

Avec un record de 325 jours en mer en 2023 pour des campagnes en large, et 180 pour des campagnes littorales, l’Institut témoigne de l’effort consenti dans la recherche scientifique et la gestion durable des ressources halieutiques.

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En matière de protection et valorisation des aires marines protégées (AMP), le Département de la Pêche maritime (DPM) a avancé significativement dans la mise en place et le reclassement de ces aires. En particulier, l’AMP de la région de Souss Massa illustre l’application concrète du processus de Planification spatiale maritime, une initiative visant à équilibrer les besoins de protection environnementale avec ceux du développement économique et social, fait savoir le communiqué, précisant que 171 marins pêcheurs et femmes ont bénéficié de formations sur l’importance des AMP.

Concernant la création de l’AMP d’Agadir, la procédure de l’enquête publique a été clôturée le 14 janvier 2024, et le département dispose de 90 jours pour examiner les remarques inscrites au niveau des registres. Par ailleurs, une consultation publique a eu lieu le 27 février 2024 à Larache, rassemblant 84 parties prenantes favorables à l’établissement d’une AMP dans cette région, soulignant un soutien marqué pour le développement durable de la pêche.

Transformation des TPME touristiques

S’agissant des projets portés par la Société marocaine de l’ingénierie touristique (SMIT), à savoir la création et la transformation de très petites, petites et moyennes entreprises (TPME) touristiques, il y a lieu de noter la création et l’opérationnalisation de deux Sociétés de développement régional (SDR) au niveau des régions de Tanger-Tétouan-Al Hoceima et Guelmim-Oued Noun. Ces deux SDR viennent s’ajouter à celle déjà opérationnelle au niveau de la région Souss-Massa.

Les projets de création et de transformation des TPME touristiques concernent 100 entreprises à Guelmim-Oued Noun, 150 dans la région de Sous Massa et 600 à Tanger, avec une attention particulière portée à l’intégration du genre et à la sensibilisation des femmes à l’entrepreneuriat dans les TPME.

Dans la région d’Agadir Sous-Massa, des visites de terrain ont été organisées pour apprécier les réalisations physiques de quatre projets touristiques bénéficiaires du premier appel à projets de la SDR TPME touristiques (SMART Tourisme).

Tourisme bleu

Pour ce qui est du tourisme bleu, l’Office national marocain du tourisme (ONMT) a mis en œuvre des campagnes publicitaires d’envergure, notamment “Maroc, Terre de Lumière” et “Ntla9awfbladna”, qui ont généré un impact impressionnant avec des contacts se chiffrant respectivement à 66.967.883 et 428.465.579 pour la période de janvier à décembre 2023.

Les campagnes et les posts toujours actifs sur les réseaux sociaux ont accentué la promotion des destinations balnéaires, touchant des millions de contacts supplémentaires grâce aux efforts continus sur les plateformes digitales et les contributions des influenceurs.

Au total, les initiatives de l’ONMT ont permis d’atteindre 276.438.855 contacts, mettant en lumière les attractions balnéaires du Maroc auprès d’un large public national et international.

Surveillance du littoral

Côté surveillance des écosystèmes côtiers, la Direction des Ports et du Domaine public maritime (DPDPM) poursuit ses efforts de surveillance du littoral à travers l’acquisition, l’évaluation et l’interprétation d’images satellitaires de très haute résolution.

À date de la mission, 320.000 hectares ont été évalués, avec des projets en cours pour atteindre un total de 3.947.000 hectares au terme du programme. Cette démarche, enrichie par une assistance technique pour le calcul précis du trait de côte, souligne l’engagement de la DPDPM envers une gestion informée et durable des zones côtières du Maroc. Concernant la surveillance des plages et communication, le Département du Développement durable (DDD) a réalisé dans le cadre de son indicateur “Surveillance des plages” toutes les campagnes de terrain pour contrôler la qualité de l’eau et du sable, ainsi que la classification des plages selon les normes en vigueur.

Parallèlement, ce Département a revu et adapté son plan de communication pour mieux intégrer et coordonner les activités liées à la protection du littoral, avec un accent particulier sur l’utilisation de plateformes numériques et l’établissement de bulletins d’information.

En outre, le programme a inclus des exercices de simulation de pollution marine (Simulex) et des formations spécialisées, témoignant d’une augmentation notable du nombre de personnes formées pour la gestion de l’environnement marin et côtier (1295 à fin 2023).

Préservation des zones naturelles

Sur le plan de la restauration et la conservation côtière, l’Agence nationale des eaux et forêts (ANEF) a pu restaurer, dans le cadre du programme, 200 hectares de forêts côtières et fixer 60 hectares de dunes côtières, démontrant son engagement envers la conservation et l’utilisation durable des ressources côtières et marines.

Des visites de terrain dans la région de Souss-Massa ont permis, par ailleurs, d’examiner les projets en cours, d’apprécier leurs impacts et d’échanger avec certains bénéficiaires de l’intervention de la Banque.

Lors de sa restitution, la mission s’est félicitée des avancées réalisées au cours des quatre derniers mois, et a souligné l’engagement du gouvernement en faveur d’un développement durable des zones côtières et marines.

Les efforts conjoints du ministère de l’Économie et des Finances, de la Banque mondiale et d’autres entités nationales démontrent une volonté ferme de promouvoir une économie bleue résiliente, marquant une étape prometteuse vers la réalisation des objectifs de développement durable du Maroc, conclut le communiqué.

(avec MAP)