À Genève, Nasser Bourita détaille les initiatives marocaines pour réformer le Conseil des droits de l’Homme

Parmi ces initiatives, le Maroc abritera des Assises pour évaluer l’efficience de l’action du Conseil onusien des droits de l’Homme.

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Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères Crédit: Rachid Tniouni/TelQuel

Lors de son allocution au segment de haut niveau de la 55e session du Conseil des droits de l’Homme, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidents à l’étranger, Nasser Bourita, a énuméré les initiatives du Maroc dans le cadre de sa vision de réforme durant sa présidence du Conseil.

Ainsi, Bourita a annoncé la tenue prochaine, au Maroc, d’Assises du Conseil en vue d’évaluer l’action de cette instance, pour élaborer des recommandations concrètes, en contribution au processus de révision des méthodes de travail du conseil, prévu en 2026.

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Le chef de la diplomatie a également affirmé l’intention de la présidence marocaine du Conseil de convoquer une session extraordinaire, dont la thématique sera définie selon un consensus entre les États membres.

Le Maroc envisage aussi le lancer une initiative, “avec d’autres partenaires, sur le rôle de la femme dans l’action diplomatique, notamment en matière des droits de l’Homme”, selon la même source.

Le CDH, entre forces et défis

Pour Nasser Bourita, le contexte international actuel (polarisation, violations graves des droits de l’Homme, etc.) remet en question la crédibilité du régime multilatéral, mais “témoigne aussi de l’importance de la création de ce Conseil” qui se retrouve aujourd’hui face à de multiples défis, dix-huit ans après sa première session.

D’une part, le Conseil est doté de points de force, notamment son rôle primordial dans la promotion de tous les droits humains, sa protection et son observation partout dans le monde. D’autre part, le Conseil fait face à plusieurs défis qui entravent son action”, analyse le ministre.

Selon Bourita, “le Conseil onusien des droits de l’Homme témoigne de tentatives d’instrumentaliser certaines affaires pour servir des agendas hors celles des droits humains”.

Le ministre des Affaires étrangères a ensuite critiqué l’absence des consensus pour adopter ses résolutions, rejetant le principe de vote dominant actuellement l’adoption des résolutions du Conseil.

Gaza : appel à un cessez-le-feu immédiat

Concernant la guerre israélienne à Gaza, Nasser Bourita a appelé la communauté internationale à ne plus se voiler la face quant à “la crise inédite et la catastrophe humanitaire que vit Gaza”. Ainsi, le ministre a rappelé la position “constante” du Maroc, appelant à un cessez-le-feu immédiat et durable, la protection des civils et la facilitation du flux d’aides humanitaires.

Bourita a également tiré la sonnette d’alarme quant au ciblage israélien des civils et au bombardement arbitraire des hôpitaux, des écoles et des lieux de culte. “Nous appelons à la protection des Palestiniens du déplacement forcé, à mettre en place un horizon politique pour la cause palestinienne, de manière à relancer la solution à deux États, dont l’État de Palestine selon les frontières de 1967”, a-t-il conclu.