Intitulée “Made in India”, cette exposition, qui se poursuit jusqu’au 19 mars prochain, donne à voir une série de portraits photographiques d’ouvrières d’une manufacture de textile, réalisés par l’artiste, victime des attentats de Ouagadougou, au Burkina Faso, en 2016.
Cette série inédite de photographies, qui a vu le jour lors d’un voyage de Leila Alaoui à Chennai (Inde), en 2014, met en lumière une quarantaine de femmes travaillant dans une usine de confection de vêtements.
C’est sur leur lieu de travail même que l’artiste les a rencontrées et a voulu les photographier, une à une, en se focalisant particulièrement sur leurs visages, mais aussi sur leurs mains, a déclaré à la MAP Sofia Grimou, directrice associée de la Galleria Continua.
“Installant son studio au cœur de l’usine, l’artiste, reconnue pour ses portraits emblématiques mêlant photodocumentaire, humanisme et activisme, aspirait aller à la rencontre de celles qui confectionnent chaque jour nos vêtements, souvent cachées derrière l’étiquette ‘Made in India’” adossée aux habits que l’on retrouve dans les rayons des grandes surfaces, a-t-elle précisé.
Optant pour un fond neutre noir, l’exposition souligne toute leur majestuosité, leur indépendance, leur force et leur singularité, faisant aussi ressortir les couleurs de leurs vêtements et les moindres détails, a encore expliqué la directrice de la galerie. Cette démarche, selon elle, témoigne de la volonté très humaniste de l’artiste dans son travail et reflète son “engagement constant” qui se ressent dans chacune de ses photographies.
L’exposition, organisée en partenariat avec la Fondation Leila Alaoui, présente également une vidéo réalisée par Shrikkanth Govindarajan, jeune vidéaste chargé de documenter la réalisation de ce projet photographique.
Photographe et vidéaste née en 1982 à Paris d’un père marocain et d’une mère française, Leila Alaoui a étudié la photographie à l’Université de New-York. Elle utilisait la photographie et l’art vidéo pour exprimer des réalités sociales à travers un langage visuel entre le documentaire et les arts plastiques.
Son travail est exposé dans les quatre coins du monde depuis 2009, notamment à Art Dubaï, l’Institut du monde arabe (IMA) et à la Maison européenne de la photographie (MEP) à Paris. Ses photographies ont été publiées dans de nombreux journaux et magazines, notamment le New-York Times et Vogue.
En janvier 2016, alors qu’elle réalisait un travail sur les droits des femmes au Burkina Faso, Leila Alaoui a été victime des attaques terroristes survenues dans un café-restaurant à Ouagadougou. Grièvement blessée, elle a succombé à ses blessures le 18 janvier.
(avec MAP)