Éducation : ce qu’il faut retenir du grand oral d’Aziz Akhannouch

Ce lundi 5 février, le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a répondu aux questions des députés concernant le chantier de l’éducation. Voici ce qu’il faut en retenir.

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Aziz Akhannouch au Parlement, le 23 octobre 2023. Crédit: Rachid Tniouni / TelQuel

Lors de la séance plénière à la Chambre des représentants sur le thème “le développement et la modernisation du système éducatif”, Aziz Akhannouch a rappelé que la vision globale relative à l’éducation inclut la promotion de la recherche scientifique, la qualification des ressources humaines, et la création d’espaces éducatifs garantissant la justice et l’équité.

Pour surmonter les obstacles au développement du système éducatif, le gouvernement a entamé une réforme profonde, plaçant l’éducation au cœur du programme gouvernemental en tant que mécanisme clé pour le développement du capital humain.

Akhannouch a alors examiné les indicateurs “inquiétants et cumulés” qui entravent le développement du système éducatif, ce qui a imposé l’entame d’une réforme profonde et globale du secteur.

Le chef du gouvernement a affirmé que les choix gouvernementaux étaient clairs et objectifs pour dépasser les cumuls du passé, notant que le programme gouvernemental a placé l’éducation au cœur de ses préoccupations, en tant que mécanisme pour le développement du capital humain et levier pour le soutien des fondements de l’État social.

Dans ce sens, il a réitéré la conviction du gouvernement que la réalisation des objectifs de la réforme éducative requiert de partir de bases solides et justes ainsi que de convictions communes entre les différents acteurs et intervenants sur la question éducative, ce qui a permis de mettre en place la feuille de route 2022-2026.

Moderniser le système éducatif

En réponse à une question sur le thème du “développement et la modernisation du système éducatif”, Aziz Akhannouch a expliqué que le gouvernement a tenu une série de réunions avec les centrales syndicales les plus représentatives pour promouvoir l’école marocaine et renforcer son attractivité, notant que ces rencontres ont abouti à la signature de l’accord du 18 janvier 2022, qui a permis le règlement de nombreux dossiers en suspens depuis des années, ce qui constitue un prélude pour jeter les bases du modèle d’une école publique de qualité qui assure la promotion sociale et économique.

Le processus a été couronné par la conclusion de l’accord du 14 janvier 2023 avec les syndicats de l’éducation, qui a jeté les fondements encadrant le statut du personnel de l’éducation pour accompagner la mise en œuvre de la feuille de route de la réforme du secteur et faire face à la situation préoccupante dont pâtit le système éducatif, a-t-il relevé, notant que cet accord “a fermé une page qui a soulevé beaucoup de controverse dans l’histoire du secteur de l’éducation dans le Royaume, en approuvant un statut unifié pour tous les hommes et les femmes de l’enseignement, qui répond aux revendications du personnel de l’éducation et rompt définitivement avec le dossier dit de la contractualisation”.

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Le processus a également été renforcé, a poursuivi Akhannouch, à travers le mécanisme du dialogue social avec les partenaires du secteur, qui a abouti à la signature du procès-verbal de l’accord du 26 décembre 2023 avec les cinq centrales syndicales les plus représentatives, qui “permettra de réhabiliter l’enseignant, d’améliorer ses conditions financière et morale, et de traiter les dossiers des catégories en suspens depuis plus de deux décennies”.

Le chef du gouvernement a souligné que l’interaction positive du gouvernement avec les demandes des instances au sein du système éducatif et les acquis sans précédent qui en ont résulté reflètent le respect de ses engagements contenus dans le programme gouvernemental en ce qui concerne l’amélioration du statut financier et moral du personnel de l’éducation, et réaffirme “la détermination d’aller de l’avant dans la réhabilitation de l’école publique”, faisant état, à ce propos, de l’intention de l’Exécutif de lancer un nouveau round de dialogue social.

Il a d’ailleurs affirmé que le gouvernement veille que les cadres du personnel enseignant bénéficient d’une qualification éducative et professionnelle en vue de les doter des compétences nécessaires pour bien exercer le métier de l’enseignement, soulignant à cet égard l’adoption de la “présélection” et de la “formation de base” comme leviers de qualification et de développement des ressources humaines, à travers la mise en œuvre d’une nouvelle ingénierie pour une formation sur 5 ans, en application des dispositions de l’accord-cadre, auxquelles le gouvernement a prévu une enveloppe financière de plus de 4 milliards de dirhams, pour faire en sorte que ces filières de formation puissent accueillir 28.000 étudiants la première année et 50.000 à la fin du mandat gouvernemental actuel.

Généraliser le préscolaire

L’offre éducative a été élargie à travers un plan d’action de plusieurs années afin d’atteindre l’objectif de plus de 90 % enfants inscrits au préscolaire au titre de l’année 2026, a indiqué Akhannouch, rappelant la création de 4400 salles de classe dédiées à l’enseignement préscolaire durant l’année scolaire en cours, et le recrutement de 6000 éducateurs, contre 5000 l’année écoulée, ce qui a permis de porter à 80 % le taux de scolarisation au préscolaire.

Le Chef du gouvernement a en outre abordé une batterie des mesures visant l’amélioration des compétences professionnelles des éducateurs de l’enseignement préscolaire, à travers l’instauration d’un système de formation de base, et l’adoption de critères précis pour les associations partenaires, en plus de l’intensification de la coordination avec l’Initiative nationale pour le développement humain (IDNH), en tant que partenaire principal dans le soutien des efforts de la généralisation de l’enseignement préscolaire.

Il a également évoqué le lancement du programme “Teaching at The Right Level (TaRL)/enseigner au bon niveau”, relatif à la lecture, l’écriture et les mathématiques, au profit de plus de 400.000 élèves durant l’année scolaire en cours, dont les résultats de la phase expérimentale, qui concerne plus de 245.000 élèves, ont démontré un progrès tangible au niveau de la performance des élèves dans les trois compétences de base, notamment les langues et les mathématiques. La maîtrise des compétences ciblées par les élèves a quadruplé en mathématiques, triplé en français, et a doublé en langue arabe, a-t-il relevé.

Il a en outre fait savoir que l’exécutif a œuvré au renforcement de l’apprentissage des langues de façon équilibrée afin de garantir l’égalité des chances, précisant qu’il s’agit aussi du renouvellement des méthodes d’enseignement de l’arabe, de l’amazighe et des langues étrangères, et de l’adoption d’outils modernes pour permettre aux élèves de consulter des contenus unifiés.

Par ailleurs, il a été procédé au lancement de la généralisation de l’enseignement de la langue amazighe dans les écoles primaires, permettant son intégration dans le tiers des établissements scolaires primaires, au profit de plus de 745.000 élèves, soit 19,5 % de l’ensemble des élèves du primaire, a noté Akhannouch, ajoutant que le gouvernement s’est également penché sur l’élargissement de l’enseignement de la langue anglaise au profit de 28 % et 62 % des élèves des première et deuxième années de l’enseignement collégial, respectivement.

(avec MAP)

 

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