Éducation : 81,5% des Marocains n’ont pas confiance dans la capacité du gouvernement à réussir sa réforme

Une enquête menée par le Centre marocain pour la citoyenneté (CMC) entre le 25 et 28 novembre 2023 a mis en lumière les opinions des citoyens marocains concernant l’éducation, et notamment le secteur public, actuellement en proie à des tensions sans précédent. Cette enquête, réalisée via un questionnaire électronique envoyé sur Facebook et Instagram, a vu la participation de 12.138 personnes, représentant toutes les régions du Maroc et la diaspora marocaine.

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Quand il dirigeait la Commission spéciale sur le modèle de développement, Chakib Benmoussa a visité plusieurs écoles et échangé notamment avec des élèves. Ils sont aujourd’hui au cœur de son projet de réforme. Crédit: Yassine Toumi / TelQuel

L’enquête a enregistré une participation massive de la communauté éducative, avec 9.553 enseignants participant à l’enquête, soit 87,7 % des réponses. Les 2585 autres réponses provenaient de divers horizons professionnels, offrant ainsi un échantillon représentatif de la société marocaine.

Contrairement aux attentes, l’enquête révèle une similitude frappante entre les opinions des enseignants et celles des autres participants. Une majorité s’accorde sur plusieurs points clés, notamment la préférence pour le secteur public d’éducation, malgré certains défis notables.

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Seuls 12,6 % des participants estiment que la qualité est le principal facteur motivant le choix du secteur privé. D’autres facteurs, tels que les horaires convenant aux parents et la perte de confiance dans le public, semblent être plus déterminants.

Concernant les difficultés auxquelles font face les familles optant pour le secteur privé, les participants ont souligné des préoccupations telles que les coûts élevés et la surcharge de travail pour les élèves.

Quant aux défis rencontrés dans le secteur public, l’enquête a mis en évidence des problèmes tels que la surpopulation des classes, le manque de ressources didactiques, et des méthodes d’enseignement jugées inefficaces.

Une grande majorité des participants non-enseignants (80,3 %) considèrent l’enseignement comme une profession cruciale pour la société. Par ailleurs, 97,2 % des participants soulignent la nécessité de limiter le nombre d’élèves par classe pour améliorer la qualité de l’éducation.

L’anglais est préféré comme seconde langue étrangère par une écrasante majorité (89,6 %) des personnes interrogées, tandis qu’une grande part des participants (81,5 %) n’a pas confiance dans les mesures prises par le gouvernement et dans sa capacité à atteindre les résultats attendus pour la réforme de l’éducation.

La majorité des participants reconnaît les difficultés rencontrées par les enseignants, notamment en termes de rémunération et de conditions de travail, appelant à des améliorations significatives dans ces domaines.