Avec les frappes aériennes (israéliennes, ndlr) en cours, les civils n’ont plus aucun endroit sûr où aller. Le ministère palestinien de la Santé a informé l’OMS qu’il est impossible d’évacuer les patients vulnérables des hôpitaux du nord de Gaza”, a expliqué Tarik Jasarevic, un porte-parole de l’OMS lors d’un point de presse de l’ONU, ce vendredi 13 octobre. Ces patients sont aussi bien des personnes grièvement blessées que des adultes, enfants et nouveau-nés qui dépendent des soins intensifs.
Israël a ordonné vendredi l’évacuation de “tous les civils” de la ville de Gaza dans les 24 heures “pour leur propre sécurité et protection”.
L’État israélien continue de pilonner l’enclave palestinienne au septième jour de sa guerre contre le Hamas, déclenchée après une attaque sans précédent du mouvement islamique en Israël qui a fait environ 1200 morts, principalement des civils. À Gaza, les autorités palestiniennes ont recensé plus de 1500 morts.
L’ONU a alors demandé à Israël de reconsidérer sa demande d’évacuation, estimant qu’il était impossible de procéder à une telle évacuation dans le temps imparti. Le porte-parole de l’OMS a indiqué que le système de santé de Gaza était “à un point de rupture”, sachant que seuls six des sept principaux hôpitaux de Gaza ne fonctionnent que partiellement, selon l’OMS.
Hôpitaux saturés
“L’hôpital Beit Hanoun, au nord de Gaza, n’est plus fonctionnel en raison des frappes aériennes répétées à proximité, causant des dégâts à l’hôpital et aux routes environnantes”, a souligné Jasarevic.
Les deux principaux hôpitaux du nord de la bande de Gaza — l’hôpital Indonésien et l’hôpital al-Chifa — ont déjà dépassé leur capacité cumulée de 760 lits, a-t-il indiqué. Et 99 % des lits de l’hôpital Shifa — un des principaux centres chirurgicaux du territoire — sont occupés, a-t-il ajouté.
Les hôpitaux du sud de Gaza sont saturés, a-t-il ajouté, et les établissements ne peuvent bénéficier que de quelques heures d’électricité par jour afin d’économiser le carburant.
Selon le porte-parole, “l’impact (d’une évacuation) serait dévastateur” notamment pour les blessés qui ont besoin d’être opérés, les patients en soins intensifs et les nouveau-nés dépendant des incubateurs. Il manque également du sang dans les banques du sang de la bande de Gaza.
Le porte-parole a souligné que l’OMS était prête à acheminer des fournitures médicales “dès que nous recevrons le feu vert”.
Israël a décrété un blocus total de la bande de Gaza coupant l’électricité et l’eau. Rafah, le point de passage de Gaza à la frontière sud avec l’Égypte, “n’est pas opérationnel”, a indiqué un porte-parole de l’agence humanitaire de l’ONU, Jens Laerke, lors du briefing.