Nucléaire : le Maroc, futur membre du CERN ?

Le Maroc est actuellement en lice pour devenir le premier pays africain membre associé du Centre européen des recherches nucléaires (CERN).

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Depuis 2009, le Centre d’études nucléaires de la Maâmora (CENM) exploite un petit réacteur nucléaire à usage scientifique, à Maâmora. Crédit: Yassine Toumi / TelQuel

C’est ce qu’a déclaré Manfred Krammer, responsable de la physique expérimentale au CERN, lors de la sixième conférence mondiale sur la technologie et l’instrumentation en physique des particules, qui s’est tenue au Cap, en Afrique du Sud, du 4 au 6 septembre.

Le responsable a fait savoir que le Maroc et l’Égypte ont tous deux “manifesté leur intérêt” pour une demande de statut de membre associé. En cas d’approbation, l’un des deux pays serait le premier État africain à faire partie des membres de l’institut de recherche.

Les membres associés actuels sont la Croatie, l’Inde, la Lettonie, la Lituanie, le Pakistan, la Turquie et l’Ukraine. Chypre, l’Estonie et la Slovénie sont en phase de pré-adhésion. Ils y paient une cotisation réduite et siègent à son conseil, mais n’ont pas le droit de vote.

L’adhésion au CERN en tant que membre associé “s’accompagnerait de dépenses supplémentaires, mais aussi de bénéfices supplémentaires”, a déclaré à Research Professional News Bruce Mellado, directeur de l’Institut de physique des particules des collisionneurs de l’université de Witwatersrand et chercheur principal au laboratoire sud-africain iThemba Labs.

Il a également expliqué que ces bénéfices comprennent un meilleur accès à la connaissance et à la technologie, ajoutant que “le moment est venu” de parler d’association.

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Malgré les craintes qu’elle peut susciter, l’énergie nucléaire a des allures de solution miracle pour faire face aux défis climatiques. Par kilowattheure (kWh) d’électricité produite, l’énergie nucléaire émet 12 g de CO2, selon des chiffres publiés par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Des données qui font du nucléaire un champion du climat comparé au charbon (820 g de CO2 par kWh) ou encore le gaz naturel (490 g de CO2 par kWh), voire les panneaux solaires (27 g de CO2 par kWh)

Considérant ces gains potentiels, le Maroc pourrait-il se permettre d’ouvrir grand la porte du nucléaire qu’il a jusque-là laissée entrouverte ?

En octobre dernier, le gouvernement russe a approuvé un accord de coopération entre Moscou et Rabat dans le domaine de l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques.

Cet accord prévoyait une coopération entre les deux pays dans au moins 14 domaines. La Russie devait alors assister le Maroc dans la création et l’amélioration des infrastructures d’énergie nucléaire, la conception et la construction de réacteurs nucléaires, ainsi que d’usines de dessalement d’eau et d’accélérateurs de particules élémentaires, fournissant également des services dans le domaine du cycle du combustible, du combustible nucléaire usé et la gestion des déchets radioactifs.