Tarif, débit, matériel : ce qu’il faut savoir sur le service de roaming Starlink lancé par Elon Musk

Malgré l’absence d’autorisation de l’ANRT, touristes et hommes d’affaires en visite au royaume commencent à utiliser la technique d’accès Internet par satellite Starlink, du milliardaire Elon Musk, qui propose une nouvelle offre de roaming mondiale à 200 dollars.

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Elon Musk, le 1er décembre 2020. Crédit: dpa-Bildfunk

L’accès Internet satellitaire Starlink d’Elon Musk débarque au Maroc, mais cette fois-ci à travers sa nouvelle offre d’abonnement de roaming mondial “Starlink Roam” qui permet à ses utilisateurs d’emporter leur antenne où ils le souhaitent et, ainsi, de profiter partout d’une connexion Internet haut débit.

Si l’opérateur Starlink ne dispose pas d’une autorisation de l’ANRT pour la commercialisation de son offre d’accès, sa solution satellitaire couvre depuis 2023 une large partie des pays du continent africain, y compris le Maroc.

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Techniquement, un abonné Starlink en Europe, aux États-Unis et en Afrique peut se connecter à une itinérance mondiale à travers son antenne Starlink en payant 200 dollars par mois. En effet, l’abonnement “Starlink Roam” permet l’accès à la plus vaste constellation de satellites (Low Earth Orbit) déployés en orbite terrestre basse afin de fournir une connectivité Internet large bande capable de prendre en charge le streaming, les jeux en ligne et les appels vidéo.

Pour profiter de l’offre roaming opérationnelle au Maroc, l’abonné doit simplement ramener avec lui son kit d’équipement à 500 dollars qui comprend un trépied et une antenne parabolique à large ouverture.Crédit: Commons

Concrètement, avec l’accès Starlink, les touristes et hommes d’affaires désireux de rester connectés lors de leur périple au Maroc disposent de débits oscillant entre 50 et 150 Mb/s en download et entre 10 à 20 Mb/s en upload. Ces flux sont largement au-dessus du seuil du très haut débit fixé à 30 Mb/s de débit en téléchargement.

Pour profiter de l’offre roaming opérationnelle au Maroc, l’abonné doit simplement ramener avec lui son kit d’équipement à 500 dollars qui comprend un trépied et une antenne parabolique à large ouverture, facile à transporter y compris en voyage par voie terrestre ou aérienne.

Cette offre roaming cible les entreprises et les professionnels qui voyagent régulièrement, et peut être utilisée par deux antennes. Soit l’antenne de l’abonnement normal à 500 dollars, soit l’antenne baptisée “Terminal Flat High Performance” commercialisée au prix fort de 2500 dollars. Ce deuxième choix d’antenne permet de disposer d’une installation permanente sur un véhicule en mouvement avec l’atout de résistance aux environnements difficiles.

Le kit d’installation Starlink.Crédit: Commons

Certes, la technologie Starlink pose un problème pour la sécurité intérieure du Maroc en raison de la captation des données, néanmoins, la décision d’interdire ou ne pas autoriser Starlink pourrait ne pas être stratégique, alors que les États-Unis, l’Europe, l’Australie et même plusieurs pays africains (Tunisie, Kenya, Malawi, Nigéria, Rwanda et Mozambique) ont déjà autorisé la commercialisation et l’accès Starlink sans aucune restriction. Un choix libéral qui va contribuer à accélérer l’accès Internet haut débit dans les zones rurales reculées, auprès des opérateurs du maritime, dans le domaine de la télémédecine et au profit des organismes d’urgences et des touristes.

Aujourd’hui, plusieurs pays sont encore réticents au déploiement de la technologie Starlink à cause de son interférence avec les fréquences radio, y compris de l’armée, et le risque de concurrence des offres “traditionnelles” des opérateurs télécoms et satellitaires.

L’homme d’affaires américain Stephen T. Jurvetson installant le kit Starlink.Crédit: Commons

D’autres arguments de refus d’agrément sont avancés par les pouvoirs publics de plusieurs pays pour ne pas déployer les antennes Starlink, comme l’enjeu de la protection de la souveraineté digitale de chaque pays à travers la garantie de contrôle et de surveillance des communications sans intermédiaire tierce.

Rachid Jankari est journaliste et consultant spécialisé dans le digital, l’innovation et l’intelligence économique. Il vit entre Casablanca et Istanbul.