Pour Aourid, l’appel du roi à des relations normales avec l’Algérie confirme la politique de la main tendue

L’intellectuel et ancien porte-parole du Palais au début du règne de Mohammed VI, Hassan Aourid, est revenu pour l’agence de presse russe Sputnik sur l’appel du monarque au dialogue et à la discussion avec l’Algérie.

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Hassan Aourid. Crédit: Yassine Toumi / TelQuel

L’écrivain et intellectuel marocain a accordé hier une déclaration au site arabophone de l’agence de presse russe Sputnik. Une occasion pour commenter le récent discours du trône, prononcé par le roi Mohammed VI le samedi 29 juillet, et en partie consacré aux relations entre Rabat et Alger.

Pour Hassan Aourid, l’appel du souverain à améliorer ces relations “confirme les constantes marocaines représentées dans la politique de ‘main tendue’ envers son voisin de l’Est”.

Débat interne

Le message royal “intervient dans un contexte différent cette fois, caractérisé par la tension entre les deux pays, et les scénarios-catastrophe”, a poursuivi l’ancien porte-parole du Palais, pour qui ce même discours “est venu confirmer que le Maroc intensifie son implication contre tout ce qui nuit à l’histoire et au destin commun entre les deux pays, à la lumière du contexte et des spéculations qui indiquaient la possibilité d’une confrontation”.

Hassan Aourid souligne que les messages inclus dans le discours ne se limitent pas à affirmer que le Maroc ne causerait aucun dommage à l’Algérie, mais comprennent plutôt un appel à une situation normale, ce qui implique l’ouverture des frontières entre les deux pays, au lieu de la situation surréaliste que vivent depuis des années les relations entre deux pays liés par l’histoire, la lutte, la culture et un destin commun.

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L’ancien responsable s’attend à ce que ce discours “contribue à apaiser l’atmosphère, à la lumière d’un débat algéro-algérien sur la question de savoir si le Maroc s’allie avec des forces étrangères dans le but de nuire à l’Algérie, alors que le discours du roi Mohammed VI vient apaiser les tensions, et établit une étape qui pourrait être la première dans le cadre de bonnes relations bilatérales entre les deux pays, d’une manière qui serve les deux peuples et la région, et renforce la sécurité et la paix”.

Souveraineté inconditionnelle

S’agissant des relations rétablies entre Israël et le Maroc, que l’Algérie a dénoncées, Aourid estime que “cette question rentre dans le cadre du discours”, et qu’en la matière, “il faut insister sur les règles des relations internationales et sur la souveraineté de chaque pays, ce qui signifie qu’aucun pays ne peut discuter avec un autre sur ce qu’il voit comme étant conforme à ses intérêts suprêmes”. Il s’agit là d’un principe immuable selon Aourid.

L’écrivain marocain ajoute que l’Algérie entretient elle aussi des relations avec des pays ayant des relations diplomatiques avec Israël, notamment l’Égypte, la Jordanie, Bahreïn et les Émirats arabes unis, “ce qui signifie que ce qui est relayé comme discours constitue un argument fragile qui ne convainc pas”, juge-t-il.

Hassan Aourid précise que ce message d’apaisement dans les relations bilatérales “vient de la plus haute autorité du pays, avec l’assurance du roi Mohammed VI qu’aucun mal ne sera fait à l’Algérie de la part du Maroc, ce qui pourrait conduire à des mesures positives”. Et de poursuivre : “Je pense que l’Algérie n’a pas le droit de polémiquer sur la politique du Maroc, comme le royaume n’a le droit de polémiquer sur la souveraineté de l’Algérie.”

Pour rappel, le roi Mohammed VI a appelé, samedi dernier lors de son discours du trône, l’Algérie à rouvrir les frontières entre les deux pays voisins. “Notre travail au service de notre peuple ne se limite pas seulement aux questions intérieures, mais nous tenons également à établir des relations solides avec les pays frères et amis, en particulier les pays voisins”, a expliqué le monarque à cette occasion.