Intervenant lors de la première session plénière du 2e Sommet Russie-Afrique, Aziz Akhannouch, qui représente le roi Mohammed VI à ce conclave international, a relevé que le Souverain “a été le premier à souligner la nécessité de changer d’angle d’approche avec le continent africain de la part de ses partenaires traditionnels”.
“Des partenariats mutuellement bénéfiques”
Cette orientation, a-t-il rappelé, a d’ailleurs été exprimée à plusieurs reprises, notamment dans le discours prononcé par le roi à l’ouverture du Forum économique maroco-ivoirien à Abidjan en 2014. Dans ce message, le Souverain avait indiqué que l’Afrique “a moins besoin d’assistance, et requiert davantage de partenariats mutuellement bénéfiques. Plus qu’une aide humanitaire, c’est de projets de développement humain et social, dont notre Continent a le plus besoin”.
Akhannouch, qui a réitéré “l’attachement permanent” du Maroc à ses relations avec ses différents partenaires stratégiques, a relevé que le royaume avait œuvré, sous la conduite éclairée du roi Mohammed VI, à la diversification de ses partenariats stratégiques.
“Le statut et l’avenir du continent africain, à la lumière de cette vision royale, sont devenus une priorité essentielle de la politique étrangère marocaine”, a-t-il dit, ajoutant que la vision royale découle du fait que l’Afrique dispose d’énormes potentiels humains et naturels et aspire légitimement à définir son rôle et ses intérêts dans ses relations avec le reste du monde de manière indépendante et souveraine.
“Dès lors, les pays de notre continent ont le droit, en toute indépendance, de déterminer la nature des partenariats stratégiques qu’ils entendent nouer avec divers groupements et acteurs internationaux, d’une manière qui tienne compte de leurs intérêts vitaux”, a fait remarquer le chef du gouvernement lors de cette plénière, qui a vu la participation de plusieurs chefs d’État et de gouvernement africains.
Revenant sur les relations diplomatiques distinguées qu’entretient le Maroc avec la Russie depuis le XVIIIe siècle, le chef du gouvernement a relevé que ces liens se sont considérablement renforcés depuis la visite de du roi Mohammed VI à Moscou en 2016, au cours de laquelle un partenariat stratégique approfondi a été établi, qui concerne un large éventail de domaines de coopération, dont l’agriculture, l’énergie, la pêche, la science et la technologie, la culture et l’enseignement supérieur.
Akhannouch a par ailleurs relevé que l’édition de cette année du Sommet “reflète la détermination de la Fédération de Russie à renforcer les relations amicales et la coopération constructive avec les pays africains participants, à soutenir leurs efforts pour parvenir à un développement global et à relever efficacement les différents défis auxquels ils sont confrontés”.
Ce dernier a rappelé au passage, que “ce sommet se déroule dans un contexte international agité et flou, marqué par l’instabilité et l’escalade des conflits et des tensions dans plusieurs régions du monde”.
Dans ce contexte, le chef du gouvernement a détaillé les constantes essentielles et fondamentales sur lesquelles repose “la position du Maroc face aux crises actuelles”.
Il s’agit, selon Akhannouch, du respect de l’intégrité territoriale des États membres des Nations unies, du respect des principes du droit international et des résolutions du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale, outre le recours aux moyens pacifiques de règlement des différends et éviter le recours à la force.
“Dans ce contexte, et compte tenu des défis posés par la crise ukrainienne au niveau de la sécurité alimentaire et énergétique, notamment sur le continent africain, le Royaume du Maroc croit en la nécessité d’intensifier les efforts et d’encourager la coopération internationale et régionale”, et ce en vue de relever les défis de cette crise, lever les obstacles, et construire un avenir à même d’assurer la sécurité alimentaire et énergétique de tous les pays du continent, a poursuivi Akhannouch.
Le chef du gouvernement a de même exprimé l’aspiration du Maroc à ce que ce sommet “soit en mesure de renforcer ces relations et de lancer des domaines de coopération innovants capables de faire progresser le développement et de consolider la sécurité et la stabilité de notre continent africain, et d’ouvrir des horizons plus larges pour l’avenir des relations afro-russes”.
Pour rappel, Akhannouch est arrivé jeudi à Saint-Pétersbourg, la délégation marocaine prenant part à ce Sommet comprend également le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, et l’ambassadeur du Maroc en Russie, Lotfi Bouchaara.
(avec MAP)