Dans un éditorial rendu public ce jeudi 27 juillet l’agence de presse algérienne APS, n’y est pas allée de main morte lorsqu’il s’est agi de taper sur la chaîne française d’information en continu France 24, accusant cette dernière d’être une “chaîne poubelle” guidée par l’Élysée et ses Affaires étrangères.
L’agence de presse algérienne, dépourvue de patron depuis le limogeage de l’ancien ministre de la Communication algérien Mouhamed Bouslimani, est, pour rappel, elle-même sous l’égide de la présidence algérienne.
“Ce n’est pas demain que France 24 remettra les pieds en Algérie”
Habituée des sorties peu ménagées lorsqu’il s’agit de critiquer ou de discréditer ses “ennemis”, l’APS a qualifié la chaîne française de “chaîne grossière, vulgaire, honteuse, sans aucun respect pour la mémoire des victimes”, accusant cette dernière de s’en être particulièrement pris à l’Algérie lors du traitement de l’affaire des incendies qui ont fait près de 40 victimes.
L’agence algérienne a ainsi reproché à la chaîne française — qu’elle qualifiera de nombreuses fois de “chaîne poubelle”, et de “chaîne du mal et du chaos” tout au long de cet éditorial — de recevoir ses directions d’un proche de l’Élysée, dont la proximité avec le groupe du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK) semble inquiéter les Algériens.
Si le nom de ce proche de l’Élysée n’est pas cité, il semblerait qu’il s’agisse de Karim Amellal, spécialiste de la Méditerranée qui a déjà fait les frais des attaques de médias algériens qui l’accusaient de parrainer le MAK, qualifié de groupe terroriste.
Dans ce sens, l’APS a reproché à la chaîne française de favoriser “le jeu du mouvement terroriste MAK, de ses protecteurs et des organisations terroristes qui projettent de s’accaparer une région dont ils ont été chassés par la population qui les rejette catégoriquement”.
Compte tenu de son “hostilité manifeste et répétée”, France 24 est interdite en Algérie depuis juin 2021. Étaient reprochés à ce moment là à la chaîne le “non-respect des règles de la déontologie professionnelle, la désinformation et la manipulation ainsi qu’une agressivité avérée à l’égard de l’Algérie”, ce qui lui avait valu le retrait de son accréditation.
Si les relations entre la France et l’Algérie ne sont pas au beau fixe depuis quelques mois, cette nouvelle sortie de l’agence de presse algérienne ne vient pas arranger les choses. Par ailleurs, l’éditorial de l’APS a fait savoir que “le traitement honteux des incendies en Algérie conforte la décision des autorités algériennes de fermer les bureaux de cette chaîne et ce n’est pas demain que France 24 remettra les pieds en Algérie”.