Les semaines précédant son arrestation le 28 mars 2022, l’accusé, M.A.M., alias Ismaïl, a publié quotidiennement des chants appelant au jihad et au martyre à travers des vidéos qu’il réalisait lui-même et diffusait ensuite via différentes applications mobiles.
Il a également eu des conversations sur Facebook dans lesquelles il exprimait son adhésion idéologique à l’État islamique (Daesh) ainsi que sa haine envers l’Espagne, qu’il qualifiait de “terre du kufr” (terre des infidèles), selon le réquisitoire du parquet.
Il a été découvert qu’il était en contact avec Yacine Elbar, arrêté le même jour que l’accusé en Suisse, pays où il était retourné après avoir combattu en Syrie sous les ordres de l’État islamique. Il lui a offert son aide (sans préciser le type d’assistance) au cas où il déciderait de se rendre en Espagne.
Jusqu’à son arrestation, il était également en contact avec des utilisateurs de Facebook se revendiquant du jihad et affirmant résider dans des zones de conflit, avec lesquels il échangeait des messages audio et des vidéos de dirigeants de l’État islamique.
Il se présentait devant eux comme un membre de l’organisation terroriste État islamique dans le Grand Sahara, se vantant d’avoir eu par le passé une certaine relation avec l’ancien leader de l’EIGS, Abu Walid Al-Sahraoui, abattu par les forces armées françaises en août 2021.
En raison de son origine sahraouie, l’accusé a affirmé à deux reprises avoir tenté de rejoindre ce groupe, bien qu’il n’y ait aucune preuve de la véracité de ses affirmations, précise le parquet, qui estime donc que les faits sont uniquement constitutifs d’un délit d’auto-endoctrinement et d’endoctrinement de tiers.
À cet égard, il a déclaré : “J’ai émigré à la frontière du Mali à la recherche des Frères. Il y a deux ans. Ensuite, je suis retourné en Europe. Je suis entré en Algérie. Je remercie Dieu de m’avoir sorti de là.”
Concernant son séjour en Espagne, il a également déclaré : “Je ne me vois pas continuer à vivre dans ce pays, Dieu me réserve une autre destinée. Je te dis que ma destinée sera peut-être en Allemagne, dans le camp, à Kaihedi, au Mali, au Sénégal, en Turquie, en Syrie, en Irak, au Yémen, en Tchétchénie, en Russie, mais pas ici, avec ces gens (les Espagnols), c’est impossible.”
Il administrait également, depuis août 2019, deux groupes dans lesquels il diffusait des textes et des images de nature radicale — environ 140 fichiers ont été envoyés — auxquels participaient 185 personnes résidant dans différents pays tels que l’Espagne, l’Algérie, l’Allemagne, la Turquie, la Syrie ou la Jordanie.
“Le terrorisme, c’est adorer Dieu comme Il nous l’a commandé. Le terrorisme, c’est refuser l’humiliation, la soumission et la dépendance. Le terrorisme, c’est pour un musulman vivre en tant que musulman libre, aimé et honorable”, a-t-il également affirmé dans l’un des nombreux messages qu’il a diffusés.
