Après une chute durant la pandémie, l’immigration est repartie nettement à la hausse et devrait atteindre un record cette année, selon les médias britanniques, alors que les chiffres officiels doivent être publiés prochainement.
Lundi, la ministre de l’Intérieur Suella Braverman, qui s’exprimait lors d’une conférence organisée par le think tank National Conservatism, avait assuré qu’“il n’y a aucune bonne raison pour laquelle le Royaume-Uni ne peut pas former ses propres conducteurs de poids-lourds et ses ramasseurs de fruits pour faire baisser l’immigration”.
Downing Street a défendu cependant sa décision d’accorder une nouvelle fois des visas saisonniers, annoncée à l’occasion d’une réunion sur l’agro-alimentaire mardi.
Les règles actuelles “apportent de la flexibilité au système en fonction des besoins”, a assuré un porte-parole du Premier ministre Rishi Sunak, insistant sur le fait que le Royaume-Uni connaît un taux de chômage “historiquement bas”, à 3,9 % entre janvier et mars.
Le secteur agricole britannique souffre de l’envolée des coûts, qui accentue la concurrence des produits importés, et plus structurellement des conséquences du Brexit qui a notamment compliqué l’embauche de travailleurs européens, massivement employés dans les champs.
Mardi, le gouvernement a aussi promis de mieux protéger le secteur agricole dans les futurs accords commerciaux. Celui conclu fin 2021 avec l’Australie a ainsi été fortement critiqué pour les “concessions” accordées aux produits alimentaires australiens importés, ou encore pour l’absence de protection des appellations de produits britanniques réputés.
“L’agriculture britannique et les produits britanniques ne peuvent pas passer au second plan. Je sais que certains ont eu cette impression par le passé”, a insisté Rishi Sunak dans une lettre ouverte aux professionnels du secteur à l’occasion de la réunion à Downing Street.
Le gouvernement prévoit aussi de mobiliser plusieurs millions de livres sterling pour accompagner les agriculteurs et pêcheurs à l’export.
En février dernier, il avait annoncé des subventions pour “stimuler l’innovation, soutenir la production alimentaire, améliorer la santé et le bien-être des animaux et protéger l’environnement”. Elles doivent être versées parallèlement à la mise en place des programmes visant à remplacer les aides européennes après le Brexit.