Dans son allocution, le secrétaire général du Mouvement populaire (MP) Mohamed Ouzzine a critiqué l’importation récente de bovins brésiliens au Maroc, mettant en garde contre le danger d’importer des moutons pour compenser la pénurie, avant d’ajouter que “le plan Maroc Vert a échoué à assurer la souveraineté alimentaire” du royaume. Il a d’ailleurs appelé à la formation d’une commission pour enquêter sur les résultats de ce plan.

Le secrétaire général du MP a également dénoncé la politique constante de “fuite” du gouvernement. L’équipe socialiste a rebondi en soulignant que renforcer la souveraineté alimentaire nécessitait “un gouvernement solide et audacieux ayant le courage de résoudre les véritables problèmes des Marocains, de créer des politiques publiques qui répondent à leurs attentes et à celles de l’État social”.

Le président du groupe, Abderrahim Chahid (USFP), a appelé à une révision de la politique alimentaire du royaume et à la rupture avec le modèle agricole actuel en évaluant réellement les plans en place, soulignant la nécessité d’impliquer les acteurs politiques dans toutes les nouvelles étapes, “car les questions stratégiques vitales ne sont pas réservées à un seul parti gouvernemental ou politique”.

De son côté, le groupe parlementaire du Parti du progrès et du socialisme (PPS) a déploré que les conditions sociales connaissaient une grave détérioration de la capacité d’achat des citoyens, une inflation continue, une grande expansion de la pauvreté et du chômage. Le groupe a souligné que ces constats étaient confirmés par les rapports et les données des institutions nationales officielles.

Rim Chabat, députée non affiliée, a soulevé la question de l’annulation du rite du sacrifice de l’Aïd al-Adha cette année en raison de la hausse des prix des moutons, demandant au roi Mohammed VI, en sa qualité de Commandeur des croyants, de prendre cette décision.

En réponse aux questions et allocutions, Akhannouch a reproché ce qu’il a appelé le “populisme” de certains membres de l’opposition, avant d’ajouter que son gouvernement avait “fermement résisté aux pratiques de cette dernière qui nuisent aux acquis de notre pays”. Il a également précisé que ses propos ne visaient pas toute l’opposition, mais certaines parties.

Puis, s’adressant au secrétaire général du Mouvement populaire : “Monsieur Ouzzine, savez-vous qu’en tant que secrétaire général du Mouvement populaire, vous êtes venu après Mohand Laenser pour diriger un grand parti… c’est une grande responsabilité… c’est regrettable.”

Aziz Akhannouch a également tenu à rappeler que la sécheresse qui a frappé le Maroc en 2022 était la plus importante depuis quatre décennies, ce qui n’est pas sans conséquences sur l’agriculture marocaine. “Ne venez pas nous dire de faire de l’agriculture s’il n’y a pas d’eau”, a-t-il déclaré.

Le chef du gouvernement a ajouté que les parlementaires devaient dire aux Marocains que la situation actuelle était similaire à celle des années 1981 et 1995, qui ont connu une forte inflation couplée à une sécheresse extrême.

Akhannouch a réitéré devant les députés que l’inflation enregistrée était principalement importée de l’étranger pour des raisons imprévues, en plus du manque d’eau. Il a également déclaré que le Maroc n’avait jamais connu pareille crise au cours des dix dernières années, et que la politique gouvernementale ne devrait pas être jugée pour ce qui s’est passé en une année, car cela était dû à des développements soudains et imprévus.