Vers une introduction des contraceptifs injectables auto-administrés au Maroc

Dans le but d’octroyer plus d’options de contraceptions aux femmes marocaines, un projet pilote visant l’introduction des contraceptifs injectables auto-administrés a récemment été achevé par l’OMS.

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Permettant de “réduire les risques associés aux grossesses non désirées et d’encourager l’utilisation d’interventions d’auto soins pour la santé et les droits sexuels”, comme l’indique un communiqué rendu public par l’OMS ce mercredi 5 avril, la mise en place de ce projet pilote s’inscrit dans le cadre des efforts de l’OMS pour l’introduction des interventions d’auto soins.

C’est pendant la pandémie, plus précisément en novembre 2021, que le projet pilote a vu le jour dans sept villes, dont Rabat, Salé, Beni Mellal, Marrakech et Meknès.

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Pour recevoir leurs premières doses (gratuites), les premières bénéficiaires du projet ont pu se rendre dans un des centres OPALS, dans un établissement de soins de santé primaire géré par le gouvernement ou dans un centre collaborateur de l’OMS, où on leur a appris à s’administrer elles-mêmes l’injection.

Tous les trois mois, ces mêmes bénéficiaires sont revenues chercher leurs doses suivantes (gratuites également), certaines faisant le choix de s’auto-administrer l’injection en présence d’un agent de santé, tandis que d’autres ont choisi de le faire chez elles ou dans un autre endroit où elles se sentaient en sécurité, indique la même source.

Selon l’OMS, deux mois ont suffi au Maroc pour être le premier pays à s’adapter et à lancer cette directive mondiale à l’échelle nationale. Autre première pour le Maroc : l’intégration des interventions d’auto soins dans la stratégie nationale de santé sexuelle et génésique.

Une couverture contraceptive sur 12 semaines

Ce mode de contraception était déjà disponible dans le pays, mais son administration devait être faite par un professionnel de la santé exerçant dans un établissement prévu à ces fins. Selon l’OMS, ce nouveau mode de contraception pourra être auto-administré à domicile ou dans un autre lieu dit “non médical”, assurant une couverture contraceptive sur 12 semaines.

Pour Dr Hafida Yatraoui, cheffe de la division de la planification familiale au sein du ministère de la Santé, “l’introduction de cette nouvelle méthode contraceptive s’inscrit pleinement dans la stratégie nationale de planification familiale. En outre, nous pensons que le renforcement des liens avec les partenaires sera bénéfique pour la santé et les droits sexuels et reproductifs au Maroc, aujourd’hui et à l’avenir”.

“Pour moi, cette méthode présente plusieurs avantages : elle est simple, durable et discrète”

Une bénéficiaire

Au Maroc, où 71 % des femmes mariées utilisent une forme de contraception et 61 % une méthode moderne, qui est généralement la pilule contraceptive, cette nouvelle méthode présente de nombreux avantages. “Pour moi, cette méthode présente plusieurs avantages : elle est simple, durable et discrète”, a déclaré une des bénéficiaires de ce projet pilote.

Depuis la réalisation de ce projet, les discussions sont en cours pour statuer sur une éventuelle introduction plus large à l’échelle nationale. Une des problématiques majeures accompagnant ce nouveau mode contraceptif est le coût élevé de la dose de cette méthode contraceptive, qui s’élève actuellement à environ 27 dollars par unité.

Selon l’OMS, les discussions en cours avec le ministère visent à déterminer si les coûts liés à ce mode contraceptif pourraient être inclus dans les futurs budgets de santé ou si cette nouvelle méthode pourrait être introduite dans l’ensemble des prestations essentielles pour la couverture sanitaire universelle au Maroc.