Les personnalités publiques féminines interviennent très peu dans les journaux d’information, selon le CSCA

Le Conseil supérieur de la communication audiovisuelle (CSCA) souligne la faible évolution de la représentation des femmes dans l’espace public médiatique, notant que le temps de parole des personnalités féminines ne dépasse guère 15 % du temps global des interventions des personnalités publiques.

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Dans ce sens, le CSCA a décidé de mettre en exergue les relevés du temps d’intervention des personnalités publiques féminines dans les journaux d’information et les émissions d’intérêt général sur les radios et télévisions publiques et privées, indique un communiqué de la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA).

“La publication de ces relevés (…) a également pour objectif de contribuer au débat public sur les enjeux de la juste représentation médiatique des femmes et leur visibilisation dans différents domaines d’expertise”, précise le communiqué, ajoutant que la diffusion de ces relevés dans le cadre de la commémoration de la Journée internationale des droits des femmes a pour objectif de sensibiliser toutes les parties prenantes à l’inégalité hommes-femmes en matière de temps de parole dans les médias et à la faible évolution de la représentation des femmes dans l’espace public médiatique.

“Les médias ne sont pas un simple miroir qui reflète la réalité ; ils sont des acteurs du changement social puisqu’ils contribuent grandement à la fabrication de l’imaginaire collectif”

HACA

“Le CSCA n’a eu de cesse de relever que cette juste représentation est un moyen de légitimation de la présence des femmes dans l’espace public et de promotion de leur leadership”, fait savoir la même source, qui ajoute qu’il est établi en effet que cette visibilisation est susceptible de favoriser l’engagement des femmes dans l’intérêt public et de faciliter l’appropriation sociétale des principes et valeurs de citoyenneté et d’égalité.

L’organisme a, par ailleurs, estimé que malgré quelques progrès réalisés en la matière, de nombreux plafonds de verre persistent, parfois malgré la mobilisation des médias, ce qui entrave l’autonomisation politique et sociale des femmes.

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La HACA a également rappelé que de nombreuses décisions normatives prises par le Conseil supérieur de la communication audiovisuelle sont dédiées à la promotion de la participation citoyenne des femmes dans la sphère médiatique publique. Et de citer le cas notamment de la Décision n° 20.18 relative à la garantie de l’expression pluraliste des courants de pensée et d’opinion en dehors des périodes électorales et la Décision n° 37.21 relative à la garantie du pluralisme de l’expression politique lors des élections législatives, régionales et communales de 2021.

Considérant que la problématique de la prise de parole des femmes et leur représentation équitable n’interpellent pas uniquement les médias, le Conseil supérieur a décidé de publier, séparément des relevés trimestriels des interventions des personnalités publiques dans les radios et télévisions, un relevé spécifique consacré à la prise de parole des personnalités publiques féminines. Ce relevé “genré” est désormais adressé par la HACA à plusieurs organisations actives dans le domaine politique et de droits de l’homme, apprend-on.

Selon l’institution, “les médias ne sont pas un simple miroir qui reflète la réalité ; ils sont des acteurs du changement social puisqu’ils contribuent grandement à la fabrication de l’imaginaire collectif”.

Ainsi, en garantissant une représentation équitable des femmes, “ils contribuent à faire évoluer les comportements dans l’intérêt général de la société marocaine et en faveur du développement démocratique, économique et social du pays”.

(avec MAP)