Rabat et Bruxelles étudient la possibilité d’une coopération trilatérale avec Israël

L’UE et le Maroc ont fait part jeudi de leur volonté d’engager Israël dans une coopération régionale “trilatérale”, lors d’une visite à Rabat du commissaire européen à la Politique de voisinage, Olivér Várhelyi.

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Poignée de main entre le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita et le Commissaire européen chargé du voisinage et de l’élargissement, Oliver Varhelyi le 2 mars 2023 à Rabat. Crédit: MAP

Cette coopération trilatérale entre le Maroc, Israël et l’Union européenne pourra lever des défis cruciaux tels que la gestion de l’eau et la recherche et le développement”, a souligné Olivér Várhelyi à l’issue d’un entretien avec le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita.

“Elle pourrait construire des ponts entre les peuples et même construire la paix”, a-t-il plaidé lors d’un point presse, en estimant que l’Union est “encore un peu derrière les accords d’Abraham”, signés en 2020 sous l’égide des États-Unis et qui scellent la normalisation des relations diplomatiques entre Israël et quatre pays arabes, dont le Maroc.

“Nous pouvons développer une coopération régionale dans des domaines d’intérêt communs”, a assuré Nasser Bourita lors du même point presse. “Nous avons préparé un document que nous signerons avant la fin de ce mois pour confirmer cette dimension tripartite dans nos relations”, a précisé le ministre marocain.

Depuis leur normalisation diplomatique, le partenariat entre le Maroc et Israël se poursuit à un rythme très soutenu dans les domaines militaire, technologique, économique et culturel.

Cette visite du commissaire européen – la deuxième en moins d’un an – visait à “approfondir le partenariat stratégique” entre l’UE et le Maroc, “pilier de stabilité en Méditerranée”, selon M. Várhelyi.

À cette occasion, les deux parties ont signé cinq programmes de coopération, d’une valeur de près de 500 millions d’euros, portant sur la protection sociale, l’appui à la transition verte et à la réforme de l’administration publique, l’inclusion financière et la gestion de la migration.

Par ailleurs, des programmes supplémentaires, adoptés en 2022, doivent encore faire l’objet dans les prochains mois d’une signature avec le Maroc, pour 126 millions d’euros.

De son côté, M. Bourita entend “développer davantage” cette année la coopération avec l’UE dans les domaines de la sécurité et l’immigration.

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Varheyi c’est également entretenu lors de la même journée avec le Chef du Gouvernement, Aziz Akhannouch. “Cette visite, la seconde effectuée en moins d’une année, reflète l’intérêt de la Commission européenne envers le Royaume, en tant que partenaire stratégique”, indique un communiqué du département du Chef du gouvernement.

À cette occasion, le Chef du Gouvernement et le responsable européen ont salué la dynamique qui a marqué les relations entre le Maroc et la Commission européenne au cours des trois dernières années, ayant abouti à la signature d’une série de conventions qui s’inscrivent dans le cadre des recommandations du Nouveau modèle de développement du royaume et répondent aux priorités arrêtées par le roi Mohammed VI, mises en œuvre par le gouvernement, notamment dans les domaines de la protection sociale, de la mobilisation des ressources en eau, et du développement de l’agriculture, précise le communiqué.

Ces entretiens auxquels a pris part l’Ambassadrice de l’Union européenne au Maroc, Mme Patricia Llombart, ont également permis de passer en revue différents volets du partenariat multisectoriel entre les deux parties, à la lumière des opportunités existantes pour l’accélération et le renforcement des échanges économiques et commerciaux, selon la même source.