D’après les derniers bilans officiels, le tremblement de terre d’une magnitude de 7,8 a fait au moins 28.191 morts : 24.617 en Turquie et 3574 en Syrie.
En visite à Kahramanmaras en Turquie, le chef de l’agence humanitaire de l’ONU Martin Griffiths a déclaré à Sky News que le bilan “doublera ou plus”. “On n’a pas encore réellement commencé à compter le nombre de morts”, a-t-il fait savoir.
“Bientôt, les personnes chargées des recherches et des secours laisseront la place aux agences humanitaires dont le travail consiste à s’occuper, au cours des prochains mois, du nombre extraordinaire de personnes affectées”, a aussi déclaré Griffiths samedi, dans une vidéo postée sur son compte Twitter.
What I saw today in #Türkiye was devastating.
What were once homes, filled with families and memories, now lay contorted and tangled.
Our thoughts are with those affected and we will continue to support in any way we can. pic.twitter.com/bhMDR1oEGN
— Martin Griffiths (@UNReliefChief) February 11, 2023
À Gaziantep, où quelque 2000 personnes ont péri, les déplacés font la queue par des températures en dessous de zéro pour recevoir un repas chaud offert grâce à une vague de solidarité des restaurants de la ville.
Près de 32.000 personnes sont mobilisées pour les opérations de recherche et de secours en Turquie, ainsi que plus de 8000 secouristes étrangers selon l’agence turque chargée des catastrophes naturelles.
Un point de passage a en outre été ouvert entre la Turquie et l’Arménie, pour la première fois depuis 35 ans, pour permettre l’arrivée d’aide humanitaire.
Samedi 10 février, l’armée autrichienne a suspendu pendant quelques heures ses opérations de sauvetage, invoquant “la situation sécuritaire” sur place. Une décision similaire a été prise par l’Agence fédérale allemande pour le secours technique (THW), ainsi que par une ONG allemande spécialisée dans l’assistance aux victimes de catastrophes naturelles.
Les médias turcs ont également annoncé l’arrestation d’une douzaine d’entrepreneurs du secteur du bâtiment dans le sud du pays. D’autres arrestations sont attendues.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que 26 millions de personnes pourraient avoir été touchées en Turquie et en Syrie, dont “environ cinq millions de personnes vulnérables”, et a lancé samedi un appel urgent pour collecter 42,8 millions de dollars.
Mais si l’aide internationale afflue en Turquie, l’accès à la Syrie en guerre, dont le régime est sous le coup de sanctions internationales, s’avère plus compliqué.
En visite à Alep, le nord-ouest de la Syrie, durement frappée par le séisme, le chef de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus a dit avoir “le cœur brisé en voyant les conditions auxquelles les survivants sont confrontés — un temps glacial et un accès extrêmement limité aux abris, à la nourriture, à l’eau, au chauffage et aux soins médicaux”.
Les organisations humanitaires s’inquiètent particulièrement de la propagation du choléra, réapparu en Syrie. Le gouvernement syrien a autorisé vendredi “l’acheminement des aides humanitaires à l’ensemble” du pays — y compris les zones tenues par les rebelles — où 5,3 millions de personnes risquent de se retrouver sans abri. Damas a précisé que la distribution de l’aide devrait être “supervisée par le Comité international de la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge syrien”, avec l’appui de l’ONU.
(avec AFP)