Lors d’une conférence de presse conjointe à l’issue d’entretiens avec le représentant onusien, Nasser Bourita a souligné que “la réunion a été l’occasion d’évoquer l’évolution de la situation en Libye, les progrès enregistrés dans certains domaines et les difficultés toujours présentes sur la voie du règlement de la crise libyenne, ainsi que de rappeler les fondamentaux de la position marocaine vis-à-vis de ce dossier, représentée par quatre points essentiels”.
Un soutien loin de toute ingérence
Ces points sont représentés par le fait que le Maroc est avec l’unité nationale et la souveraineté territoriale de la Libye et soutient une solution dans ce cadre.
Le royaume soutient aussi une solution libyenne pacifique à la crise libyenne, loin de toute ingérence extérieure et toute initiative visant à imposer des solutions militaires dans ce pays, a poursuivi le ministre, ajoutant que le Maroc, dans le cadre de son soutien à la solution libyenne, est contre toute ingérence étrangère en Libye et s’oppose à faire de la Libye “une arène de tiraillements diplomatiques”.
Abordant le troisième point, Nasser Bourita a souligné que le règlement de cette crise ne peut être qu’à travers une solution libyenne bénéficiant d’un soutien international, relevant que le rôle essentiel de l’ONU pour parvenir à une solution intervient dans ce contexte.
Pour ce qui est du quatrième point, le ministre a fait observer que le royaume faisait la distinction entre deux problématiques, à savoir la question de la légitimité et celle de la gestion de la période de transition.
La voie des élections
“La question de la légitimité en Libye ne peut être résolue que par des élections présidentielles et parlementaires, à travers lesquelles le peuple libyen choisira à qui donner le pouvoir de la gestion politique dans son pays”, ajoutant que la question de la légitimité demeurera sur la table sans ces élections.
Nasser Bourita a exprimé son regret quant aux obstacles auxquels reste confrontée la préparation de ces élections, faisant part de son souhait de surmonter ces difficultés grâce à la sagesse des Libyens et aux efforts internationaux et de toutes les parties en vue de parvenir à un consensus et tenir des élections dès que possible.
S’agissant de la question de la gestion de la période transitoire, Nasser Bourita a expliqué que la gestion de cette étape devait être consensuelle, à travers les institutions qui travailleront à la préparation des élections, aussi bien le pouvoir exécutif que législatif.
Il a rappelé que le Maroc avait toujours œuvré avec ces institutions sous cet angle, en tant qu’institutions chargées de la gestion de la période de transition, qu’il s’agisse de l’actuel gouvernement d’union nationale, de la Chambre des représentants ou du Haut Conseil d’État, pour conduire la Libye à des élections par lesquelles la question de la légitimité sera tranchée.
C’est dans le cadre de ces fondamentaux que le Maroc s’est engagé, dès le début, sous instructions du roi Mohammed VI, pour aider la Libye et les Libyens à se rencontrer, discuter, négocier et trouver une solution libyenne à la crise libyenne, a-t-il poursuivi, rappelant que le Maroc avait accueilli plusieurs réunions avec les Nations unies, dont les Pourparlers inter-libyens de Bouznika et les récentes réunions tenues à Rabat, en vue de trouver une solution à cette crise, loin de toute ingérence extérieure.
Le Maroc offre aux Libyens un espace de dialogue, a dit le ministre, soulignant que “les Instructions de Sa Majesté le roi vont dans le sens de rester à la même distance de tous les Libyens”.
Le royaume affirme qu’il y a une phase de transition et que la question de la légitimité sera résolue par des élections, tout comme il y a des institutions avec lesquelles il faut œuvrer à partir de ce point de vue, ajoutant que le Maroc poursuit ses efforts aux côtés des Nations unies pour parvenir à cette solution.
(avec MAP)