En ce qui concerne MBS », surnom du prince Mohammed ben Salmane, « il n’est pas prévu qu’il se rende à Washington », a déclaré Antony Blinken lors d’une conférence de presse à Doha, au Qatar.
L’administration du président Joe Biden a fait valoir la semaine dernière auprès d’un tribunal de Washington la qualité de « chef de gouvernement en exercice » du prince héritier, dans le cadre de l’affaire du journaliste saoudien critique Jamal Khashoggi, assassiné en 2018 au consulat de son pays à Istanbul.
Selon M. Blinken, l’administration américaine a suivi « une pratique juridique de longue date » selon laquelle un chef d’Etat ou de gouvernement, ou un ministre des Affaires étrangères, a « droit à l’immunité ».
Un tribunal fédéral américain avait demandé l’avis du gouvernement après des poursuites engagées par Hatice Cengiz, la fiancée turque de Jamal Khashoggi, qui avait notamment travaillé avec le Washington Post.
« L’avis que nous avons fourni ne porte en aucune façon sur le fond de l’affaire », a ajouté le chef de la diplomatie américaine, assurant que cette décision ne concernait pas non plus « l’état actuel de la relation bilatérale », toujours « en cours d’examen ».
Le prince Mohammed, qui occupe déjà de multiples fonctions importantes, a été nommé Premier ministre fin septembre et les défenseurs des droits humains ont accusé le pouvoir saoudien de chercher ainsi à le prémunir de plaintes déposées devant des tribunaux étrangers.
Alors candidat, Joe Biden avait promis de faire de l’Arabie saoudite un paria, en raison des violations des droits humains dans le royaume, en particulier le meurtre de Khashoggi, que les services de renseignements américains ont attribué à MBS.
Le président Biden s’est toutefois rendu en juillet dans le riche Etat du Golfe, premier exportateur de pétrole brut au monde, dans l’espoir de limiter l’envolée des prix de l’or noir dans le contexte de la guerre en Ukraine.
Les relations entre les deux partenaires stratégiques ont été particulièrement ternies par la question des droits humains mais aussi, plus récemment, par le refus de Ryad d’augmenter la production de pétrole.