Dans son rapport annuel sur le commerce dans le monde publié à l’occasion de la conférence de l’ONU sur le climat COP27 en Egypte, l’Organisation mondiale du commerce demande de ne pas opposer le commerce à la lutte contre le changement climatique.
Il est trompeur de penser que le commerce n’est qu’une source d’émissions des gaz à effet de serre, estime l’OMC, qui fait valoir qu’il peut aussi permettre la diffusion et l’utilisation d’innovations et technologies vertes.
« Le commerce est une force positive pour le climat et fait partie de la solution pour parvenir à une transition à faible émission de carbone, résiliente et juste », affirme la directrice générale de l’OMC, la Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala, dans l’avant-propos du rapport.
« L’OMC estime que réduire les droits de douane et les mesures non tarifaires sur les biens environnementaux liés à l’énergie pourrait accroître les exportations totales de ces produits de 5 % d’ici 2030 et, dans le même temps, entraîner une réduction nette des émissions de carbone », indique-t-elle.
Selon les économistes de l’organisation, les améliorations qui en résulteraient en matière d’efficacité énergétique et d’utilisation accrue des énergies renouvelables pourraient en effet réduire les émissions nettes de carbone de 0,6 %.
Bien que les droits de douane sur les biens environnementaux soient, en moyenne, inférieurs à ceux des autres biens, ils restent relativement élevés dans les pays à faible revenu, indique également le rapport.
« Si le commerce lui-même génère des émissions (de gaz à effet de serre, ndlr) liées à la production et au transport, le commerce et les politiques commerciales peuvent accélérer la diffusion des technologies de pointe et des meilleures pratiques, et renforcer les incitations à l’innovation tout en créant les emplois de demain », relève la cheffe de l’OMC dans le rapport.
Elle souligne que le commerce a déjà joué un rôle important dans la réponse climatique mondiale. Ainsi, cite-t-elle en guise d’exemple, le coût des panneaux solaires a chuté au cours des trois dernières décennies, et « environ 40 % de la baisse des coûts a été attribuée aux économies d’échelle rendues possibles notamment grâce au commerce international et aux chaînes de valeur ».
« Une plus grande ouverture du commerce des biens et services environnementaux pourrait en faire plus », conclut-elle.