De nouvelles données de l’UNESCO mettent en évidence la fonte accélérée des glaciers des sites du patrimoine mondial, souligne l’organisation onusienne dans un communiqué, estimant néanmoins qu’il est encore possible de sauver les deux autres tiers, si la hausse des températures mondiales n’excède pas 1,5°C par rapport à la période préindustrielle. “Ce sera un enjeu majeur de la COP27” prévue en Égypte, souligne le communiqué.
Cinquante sites du patrimoine mondial de l’UNESCO abritent des glaciers, ce qui représente près de 10 % de la superficie totale des glaciers sur Terre. Parmi eux figurent, entre autres, le plus haut (à côté du mont Everest), le plus long (en Alaska) et les derniers glaciers d’Afrique, ce qui offre un aperçu représentatif de la situation générale des glaciers dans le monde, note l’UNESCO.
Toutefois, une nouvelle étude de l’UNESCO, menée conjointement avec l’UICN, montre que ces glaciers reculent à un rythme accéléré depuis 2000 en raison des émissions de CO2 qui augmentent les températures. Ils perdent actuellement 58 milliards de tonnes de glace chaque année, soit l’équivalent de la consommation annuelle d’eau combinée de la France et de l’Espagne, et sont responsables de près de 5 % de l’élévation du niveau de la mer observée à l’échelle mondiale, prévient-on.
“Ce rapport est un appel à l’action. Seule une réduction rapide de nos niveaux d’émissions de CO2 peut sauver les glaciers et l’exceptionnelle biodiversité qui en dépend. La COP27 aura un rôle crucial à jouer pour aider à trouver des solutions à ce problème. L’UNESCO est déterminée à soutenir les États dans la poursuite de cet objectif”, déclare Audrey Azoulay, directrice générale de l’UNESCO, citée dans le communiqué.
Vers un fonds contre la fonte des glaces ?
Outre une réduction drastique des émissions de carbone, l’UNESCO plaide en faveur de la création d’un fonds international pour la surveillance et la préservation des glaciers. Ce fonds permettrait de soutenir des recherches approfondies, de promouvoir des réseaux d’échange entre toutes les parties prenantes et de mettre en place un système d’alerte précoce ainsi que des mesures de réduction des risques de catastrophe.
La moitié de l’humanité dépend directement ou indirectement de l’eau issue des glaciers pour l’usage domestique, l’agriculture et l’énergie. Les glaciers, qui alimentent de nombreux écosystèmes, sont également des piliers de la biodiversité, explique-t-on.
“Lorsque les glaciers fondent rapidement, des millions de personnes sont confrontées au manque d’eau et au risque accru de catastrophes naturelles telles que les inondations, et des millions d’autres peuvent être déplacées en raison de l’élévation du niveau de la mer qui en résulte. Cette étude souligne l’urgence de réduire les émissions de gaz à effet de serre et d’investir dans des solutions fondées sur la nature, qui peuvent contribuer à atténuer le changement climatique et permettre aux populations de mieux s’adapter à ses effets”, souligne le Directeur général de l’UICN, Dr Bruno Oberle.
(avec MAP)