Très populaire auprès de la jeunesse, Taha Fahssi, plus connu sous son nom de scène d’ElGrande Toto, a recouvré la liberté après le retrait de quatre des six plaintes déposées contre lui, a précisé la source qui a requis l’anonymat.
À l’issue de 48 heures de garde à vue, le rappeur de 26 ans a versé une caution de 20.000 dirhams et a de nouveau fait amende honorable, a-t-on indiqué de même source. Il faisait déjà l’objet d’une interdiction de quitter le Maroc.
Toutefois, si quatre plaignants, des artistes, se sont désistés, deux autres — un journaliste et un policier de la circulation — ont eux maintenu leurs plaintes, a confirmé à l’AFP un proche du rappeur.
Le journaliste, basé à Bruxelles et actif sur YouTube, a accusé ElGrande Toto d’“atteinte à la pudeur, apologie de l’alcool et du cannabis, diffamation et menaces”.
Selon des médias locaux, l’enquête préliminaire a porté sur des publications sur les réseaux sociaux et des déclarations publiques “susceptibles de contenir des éléments punissables par la loi”. Dimanche, lors d’une conférence de presse bondée, El Grande Toto avait présenté ses excuses aux “personnes offensées” par des déclarations lors d’un récent concert où il assumait consommer du cannabis, qui ont déclenché un tollé.
“On n’est pas des mauvaises personnes. On fait du rap et le rap n’est pas mauvais. Le rap a un langage particulier, peut-être que je n’en ai pas fait un bon usage au bon moment”, avait concédé l’artiste casablancais aux millions de vues sur YouTube.
Le 23 septembre, il avait reconnu fumer du cannabis devant la presse avant un concert à Rabat organisé par le ministère de la Culture : “Je fume du hashish et alors ?”, avait-il asséné. “Ça ne veut pas dire que je suis un mauvais exemple”, avait-il répondu à une journaliste.
Ces déclarations, amplifiées par des sites populistes et les réseaux sociaux, ont provoqué l’indignation au Maroc, où l’usage récréatif de la plante, plutôt répandu, est interdit par la loi.
Avec 135 millions de streams en 2021, El Grande Toto est l’artiste arabe le plus écouté au Maghreb et au Moyen-Orient sur la plateforme Spotify. Sa chaîne YouTube cumule 2,7 millions d’abonnés et plus de 431 millions de vues.
Il n’est pas le premier rappeur à subir les foudres de la justice marocaine. Plusieurs autres chanteurs de rap ont été arrêtés depuis septembre 2011 pour divers délits allant du droit commun à la dissidence politique, en passant par les injures envers les autorités.
(avec AFP)