Covid et inflation : 3,2 millions de Marocains basculent dans la précarité

Le Haut-commissariat au plan (HCP) révèle dans une note publiée le 12 octobre qu’environ 3,2 millions de personnes supplémentaires ont basculé dans la pauvreté (1,15 million) ou dans la vulnérabilité (2,05 millions) sous les effets combinés de la crise sanitaire liée au Covid-19 et de l’inflation.

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Les coûts de plusieurs produits de première nécessité tutoient les sommets. Crédit: DR

Près de 45 % de cette détérioration de la pauvreté et de la vulnérabilité est due à l’effet de la pandémie et 55 % à l’effet de la hausse des prix à la consommation, précise le HCP dans cette note intitulée “Évolution des inégalités sociales dans un contexte marqué par les effets de la Covid-19 et de la hausse des prix”.

“On estime, à cet égard, que près de sept années de progrès vers l’élimination de la pauvreté et de la vulnérabilité ont été perdues : en 2022, le Maroc se retrouve avec le niveau de la pauvreté et de la vulnérabilité de 2014”, ajoute la même source.

Dans le détail, le HCP indique que les effets combinés de la pandémie de Covid-19 et de l’inflation auraient entraîné une baisse du niveau de vie par personne, en termes réels, de 7,2 % au niveau national, entre 2019 et 2022, passant de 20.400 DH à 18.940 DH, de 6,6 % à 23.000 DH en milieu urbain et de 8,9 % à 11.650 DH en milieu rural.

Par catégorie sociale, le niveau de vie par personne aurait baissé de 8 % pour les ménages les moins aisés entre 2019 et 2022, passant de 7000 DH à 6440 DH, de 6,6 % à 14.700 DH pour les ménages intermédiaires et de 7,5 % à 44 200 DH pour les ménages les plus aisés.

Dans ces conditions, les dépenses alimentaires auraient reculé de 11 % à 6640 DH par personne au niveau national en 2022, de 10,1 % à 7380 DH en milieu urbain et de 12,9 % à 5320 DH en milieu rural. Cette baisse des dépenses alimentaires est nettement différenciée selon le niveau de vie des ménages, elle est de 13,5 % pour les ménages les moins aisés, de 12,9 % pour les ménages intermédiaires et de 6,9 % pour les ménages aisés.

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Cette note présente les traits saillants de l’étude, réalisée par le HCP, sur l’évaluation de l’impact de court terme des contextes de la pandémie et du choc inflationniste à l’œuvre sur la situation des inégalités sociales.

Afin de mieux appréhender l’évolution de la situation des ménages, cette étude se réfère aux structures des dépenses des ménages de l’enquête nationale sur la consommation et les dépenses des ménages 2013-2014 et aux données issues de l’enquête mensuelle sur les prix à la consommation, de l’enquête nationale sur les sources de revenus 2019, et du troisième panel sur les répercussions de la pandémie sur la situation socioéconomique des ménages 2021-2022.

L’estimation de l’effet du Covid-19 sur les inégalités sociales consiste à mesurer l’incidence des variations observées dans la consommation des ménages, entre 2019 et 2021, sur la distribution sociale du niveau de vie.

Quant à l’effet de l’inflation sur les inégalités sociales, il consiste à évaluer l’IPC par catégorie de ménages et son impact sur le niveau et la structure des dépenses de son panier de consommation.

(avec MAP)