L’ex-ministre péruvien des AE : “Le retrait de la reconnaissance de la RASD était une décision du président”

L’ancien ministre péruvien des Affaires étrangères, Miguel Rodríguez Mackay, a souligné la responsabilité du président Pedro Castillo au sujet du retrait de la reconnaissance de la RASD par le Pérou, ajoutant que le chef de l’État avait bien compris que ce pseudo pays n’avait aucune existence en droit international.

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L'ancien chef de la diplomatie péruvienne, Miguel Rodríguez Mackay. Crédit: DR

Le retrait de la reconnaissance de la RASD était une décision de Pedro Castillo”, a affirmé l’ancien chef de la diplomatie péruvienne dans une interview avec le quotidien digital Infobae diffusée ce lundi 19 septembre.

Miguel Rodríguez Mackay a rompu le silence qu’il observait depuis sa démission, à cause “de divergences avec le chef de l’État” sur l’orientation de la diplomatie de son pays au sujet du Sahara, entre autres.

Dans cette interview, il évoque pour la première fois le contexte dans lequel était intervenue, le 18 août, la décision de retrait de la reconnaissance de la pseudo RASD par le Pérou, avant que ce pays ne revienne sur sa décision une vingtaine de jours plus tard, donnant un piètre spectacle de sa diplomatie jadis prestigieuse.

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“C’était une décision de Pedro Castillo. La politique étrangère est dirigée par le président. La chancellerie a exposé les erreurs qui ont été commises. (…) J’ai expliqué au président et à son équipe qu’en réalité, la RASD autoproclamée est la conséquence d’un processus préparé par le Polisario, avec le soutien de l’Algérie, et que le peuple sahraoui compte environ 400.000 personnes, dont 360.000 se trouvent au Sahara marocain et 40.000 à Tindouf, en territoire algérien. Où est donc l’État sahraoui ?”, s’est interrogé Mackay Rodriguez, expliquant qu’un “élément fondamental pour qu’un État soit constitué est qu’il doit y avoir une nation et un territoire”.

Rodríguez Mackay affirme avoir “donné cette explication au chef de l’État, qui l’a comprise et lui a littéralement dit ‘allons de l’avant’ pour activer le processus de retrait de reconnaissance”.

Il a appuyé son argumentaire sur le fait qu’il est “un universitaire et un chercheur. En tant qu’expert en droit international, je suis parvenu à des conclusions que je fais connaître au président. (…) Ayant une vision claire du droit international sur ce que signifie le Sahara marocain, ce serait incohérent pour moi d’avoir une position contraire” à ces convictions.

(avec MAP)