Les obsèques de feu Miloudi, décédé jeudi à Rabat à l’âge de 73 ans, des suites d’une longue maladie, se sont déroulées en présence des proches du défunt, de personnalités du monde des arts, d’hommes de lettres, d’intellectuels et d’acteurs de divers horizons.
Dans des témoignages recueillis sur place par la MAP, plusieurs artistes de la scène locale et amis du défunt ont tenu à partager leur tristesse suite à cette perte douloureuse, affirmant que la scène artistique nationale et locale vient de perdre l’une de ses figures de proue et l’un des artistes géants et leaders d’arts graphiques.
Avec le décès de Houssein Miloudi, le monde des arts est en deuil, ont-ils été unanimes à souligner. Dans une déclaration à M24, le président exécutif de l’association Essaouira-Mogador, Tarik Ottmani, a fait savoir que la dernière volonté de feu Miloudi était celle d’être enterré aux côtés de ses parents au cimetière de Sidi Magdoul.
Le décès de Miloudi représente une “très grande perte pour sa petite famille, pour toute la ville d’Essaouira et pour le Maroc ainsi que pour le monde des arts et des artistes qui l’ont côtoyé et connu à travers le monde”, a dit avec regret Tarik Ottmani, également président du conseil communal d’Essaouira.
Et d’ajouter que “la ville d’Essaouira ne l’oubliera jamais. Il a marqué la cité des Alizés et laissé ses traces, notamment ses œuvres que l’on croise tous les jours dans la ville, en particulier Barakat Mohammed et les sculptures à l’entrée de l’ancienne médina”.
Ottmani a annoncé que le conseil communal a décidé de baptiser l’une des avenues ou l’une des grandes places de la Cité des Alizés au nom de feu Houssein Miloudi, expliquant que c’est un geste à la mémoire de l’un des siens si chers, surtout que Houssein Miloudi était un acteur associatif et un militant au service de sa ville.
De son côté, Aziz Bidar, artiste-peintre, assistant et fidèle compagnon du regretté, a mis en avant les qualités de feu Miloudi, l’homme et l’artiste, soulignant l’avoir côtoyé pendant une cinquantaine d’années.
“C’était mon professeur, j’ai tout appris de lui et ma carrière en tant qu’artiste-peintre, je la dois à feu Miloudi”, a souligné Bidar, encore sous l’émotion, ajoutant que le défunt était connu pour son aide et son soutien aux talents artistiques et à toute personne intéressée par les arts plastiques.
Il a également lancé son appel aux parties concernées et au conseil communal pour apporter leur soutien et d’œuvrer en vue que l’atelier de feu Miloudi “Bayt Latif”, sis à Sqala, reste ouvert, comme le défunt l’a toujours souhaité, devant les jeunes talents, les apprenants et les visiteurs, souiris ou étrangers, afin que son art et ses créations soient préservés et perpétués.
Né en 1949 à Essaouira, feu Miloudi compte parmi les grands peintres marocains aux côtés d’Ahmed Cherkaoui, Farid Belkahia et Jilali Gharbaoui. Les œuvres du défunt ont intégré plusieurs collections prestigieuses, musées, fondations et institutions au Maroc, en Europe, aux États-Unis ou encore au Japon…
Feu Miloudi a été décoré en 2004 par le roi Mohammed VI du Wissam Royal Al Kafâa Al Fikria (Mérite intellectuel). Il figure dans plusieurs ouvrages sur l’art, dont la 3e édition de l’ouvrage “Who’s who in Graphic Design”, paru à Zurich (Suisse), qui regroupe les profils de 300 leaders d’arts graphiques dans 46 pays.
(avec MAP)