La Chine accuse les États-Unis de “dizaines de milliers” de cyberattaques

La Chine a accusé lundi les États-Unis d’avoir mené contre elle des “dizaines de milliers” de cyberattaques, qui ont permis de dérober des données sensibles, notamment d’une université de recherche.

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Philippe Huguen / AFP

Washington montre régulièrement du doigt Pékin pour le piratage d’entreprises ou d’agences gouvernementales américaines, sur fond de rivalité entre les deux puissances.

La Chine dément toujours fermement ces accusations et dit être elle-même victime de cyberattaques de la part des États-Unis. Elle présente toutefois rarement des exemples concrets d’attaques présumées.

Mais un rapport rendu public lundi par le Centre national chinois d’intervention d’urgence contre les virus informatiques (CVERC) accuse la NSA, l’agence américaine de renseignement militaire, d’avoir “mené des dizaines de milliers de cyberattaques malveillantes” en Chine “ces dernières années”.

La NSA a été rendue célèbre par un de ses anciens informaticiens, l’Américain Edward Snowden, qui avait révélé l’existence d’un système de surveillance mondiale des communications et d’internet.

Le rapport accuse une branche de la NSA, la Tailored Access Operations (TAO), d’avoir infiltré l’Université polytechnique du Nord-Ouest, dont le siège est à Xi’an (nord de la Chine).

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Cet établissement d’enseignement supérieur, financé par le ministère de l’Industrie et des Technologies de l’information, est spécialisé dans la recherche aéronautique et spatiale.

Le CVERC accuse le TAO d’avoir “pris le contrôle de dizaines de milliers d’équipements réseau” de l’université, comme des serveurs, des terminaux et des routeurs, lui permettant d’accéder à des “données techniques essentielles” comme des mots de passe.

La TAO a “dérobé plus de 140 gigaoctets de données de grande valeur” avec l’aide d’organisations européennes et sud-asiatiques, affirme le rapport, corédigé avec la firme chinoise Qihoo 360, spécialisée dans la cybersécurité et les antivirus.

Interrogée lundi sur le sujet, une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning, a estimé que ces cyberattaques présumées mettaient “gravement en danger la sécurité nationale de la Chine”.

“Nous exigeons une explication de la part des États-Unis et un arrêt immédiat de ces actes répréhensibles”, a-t-elle déclaré devant la presse.

La NSA n’avait pas répondu dans l’immédiat à une demande de commentaires de l’AFP.

Le géant informatique américain Microsoft avait déclaré l’an dernier qu’un groupe de pirates informatiques soutenus par Pékin avait exploité des failles de sécurité dans ses services de messagerie pour voler des données d’utilisateurs.

La Chine l’avait démenti et accusé en retour les États-Unis d’être “les champions du monde des cyberattaques malveillantes”.