Afrique du Sud : plus de 80 personnes devant la justice après un viol collectif

Plus de 80 personnes ont comparu le 1er août devant un tribunal sud-africain après le viol collectif de huit femmes qui a suscité un immense choc dans ce pays habitué aux crimes violents.

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Des officiers du Service de police sud-africain (SAPS) dans la région de Diepsloot, en Afrique du Sud, le 6 avril 2022. Crédit: Guillem Sartorio / AFP

Jeudi, un gang d’hommes armés s’est introduit sur le tournage d’un clip vidéo et a violé huit jeunes femmes qui faisaient partie du casting, près de Krugersdorp, une petite ville à l’ouest de Johannesburg.

Personne n’a encore été inculpé pour ce viol collectif, mais la police a accusé les immigrés clandestins travaillant dans les mines de la région — connus localement sous le nom de Zama Zama — et a arrêté 84 personnes lors d’une descente.

Deux autres suspects ont été tués lors d’une fusillade avec la police et un troisième a été blessé, selon des sources policières.

Poursuivis pour entrée illégale au pays

Lundi, les personnes détenues ont commencé à comparaître devant un tribunal, au motif qu’elles sont entrées illégalement dans le pays et possèdent des biens volés. Le chef de la police nationale, Fannie Masemola, a précisé qu’une enquête est en cours pour déterminer si ces suspects sont impliqués dans le viol.

Un petit groupe de manifestants s’est rassemblé devant le tribunal pour réclamer justice, avec des pancartes sur lesquelles on pouvait lire “Pas de caution pour les violeurs”, “Suis-je la prochaine ?” ou encore “Mon corps n’est pas une scène de crime”, a constaté un journaliste de l’AFP.

Lundi, le président Cyril Ramaphosa a décrit ces “horribles actes de brutalité” comme “un affront au droit des femmes et des jeunes filles”, estimant que “les violeurs n’ont pas leur place dans notre société”.

“Ce qui s’est passé à Krugersdorp est tout simplement une honte pour la nation”, a renchéri le ministre de la Police, Bheki Cele, lors d’un point de presse, affirmant que les victimes en subiraient des séquelles “à vie”.

Ce drame a alimenté le débat préexistant en Afrique du Sud sur l’opportunité d’introduire ou non la castration chimique pour les violeurs.

Il fait également monter la pression sur le gouvernement, ses détracteurs affirmant que les forces de l’ordre sont mal équipées pour lutter contre la criminalité dans le pays, dont le taux d’homicides est parmi les plus élevés au monde et qui a récemment été frappé par une série de fusillades meurtrières.

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