Les arrivées de migrants aux îles Canaries depuis le Maroc en hausse de 50% jusqu'à mai

Le flux migratoire vers les îles Canaries en provenance du Maroc continue de canaliser trois fois plus d'arrivées irrégulières que celles comptabilisées via la "route algérienne", indiquent les chiffres avancés par le ministère de l'Intérieur espagnol, jusqu'au 31 mai.

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“Le malaise social”, qui est la “conséquence 
de “choix économiques”, nourrit le phénomène 
de l’émigration clandestine redevenue vivace. Crédit: AFP / Marcos Moreno

Selon des données du ministère de l’Intérieur espagnol consultées par l’agence de presse Europa Press, la migration attribuable à la « route marocaine » vers les îles Canaries a augmenté de 50 % pour atteindre les 8 268 arrivées jusqu’au 31 mai par rapport à la même période en 2021. Un nombre qui triple les chiffres recensés depuis « la route algérienne » vers les îles Baléares et d’autres points du continent espagnol, qui connaît une chute de 35 %, soit 2 824 arrivées au cours des cinq premiers mois de 2022.

Depuis le mois de mars, moment où l’Espagne a annoncé une nouvelle étape dans ses relations bilatérales avec le Maroc, les arrivées aux îles Canaries ont augmenté de mois en mois, passant de 431 en mars à 697 en avril puis à 1 644 en mai. Ces chiffres restent encore loin de ceux enregistrés par voie maritime vers les Baléares et la Péninsule, depuis l’Algérie, avec 29 arrivées en mars, 551 en avril et 609 en mai.

Pas de bouton pour arrêter le flux de bateaux

Si les sources policières citées par Europa Press ont reconnu qu’elles n’excluent pas une reprise des arrivées de petites embarcations en provenance d’Algérie, celles-ci affirment toutefois ne pas atteindre des chiffres comparables lors de la crise entre les deux royaumes, précisant que les prévisions des flux migratoires sont élaborées avec « une grande prudence en raison de plusieurs facteurs ». 

En effet, « Ni le Maroc, ni l’Algérie, ni personne d’autre n’a de bouton pour tirer ou arrêter complètement le flux de bateaux », continue la même source, qui évoque également des différences de terrain ainsi que d’autres paramètres.

D’après la police ibérique, en 2021, 40 % des migrations illégales sont arrivées sur la côte espagnole en provenance du Maroc, 30 % provenaient d’Algérie et les 30 % restants ont été attribués à des pays subsahariens.

L’Intérieur souligne régulièrement que, grâce à la coopération avec les pays d’origine et de transit, 40 % des départs sont empêchés. Les cinq premiers mois de 2022 ont enregistré une croissance de 15,8 % des arrivées irrégulières (12 531) sur les territoires espagnols.

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