C’est une menace on ne peut plus clair du président russe à destination des Occidentaux avec l’Ukraine comme cœur de cible. Si des missiles de longue portée sont livrés à l’Ukraine, « alors nous tirerons les conclusions appropriées et utiliserons nos armes (…) pour frapper des sites que nous n’avons pas visés jusqu’à présent », a menacé Vladimir Poutine, selon les extraits d’une interview à paraître dimanche soir sur la chaîne de télévision Rossiya-1.
Le président russe n’a pas défini la portée à partir de laquelle Moscou réagirait, ni précisé quelles cibles pourraient être visées. Cependant ses déclarations interviennent quelques jours après que les Etats-Unis ont annoncé leur décision de livrer à l’Ukraine des lance-roquettes multiples Himars (High Mobility Artillery Rocket System) d’une portée d’environ 80 km.
Les experts militaires soulignent que cette portée est légèrement supérieure à celle des systèmes analogues russes, ce qui permettrait aux forces de Kiev de frapper l’artillerie adverse en restant hors d’atteinte.
Le président américain Joe Biden a cependant déclaré lundi exclure de livrer à l’Ukraine des systèmes de lance-roquettes à longue dont la portée pourrait atteindre la Russie, malgré les demandes répétées de Kiev pour obtenir de telles armes.
D’un autre côté, Vladimir Poutine a estimé qu’il n’y avait pour l’instant « rien de nouveau » dans les armes américaines fournies à Kiev, ajoutant que les forces ukrainiennes disposaient déjà de « systèmes similaires de fabrication soviétique ou russe, comme les Grad, les Smertch ou les Ouragan ».
La portée des projectiles « ne dépend pas du système lui-même, mais des missiles qui sont utilisés », a poursuivi Poutine. « Ce que nous entendons et comprenons aujourd’hui, c’est qu’il s’agit (pour les Himars américains) de missiles d’une portée de 45 à 70 km », a-t-il ajouté.
Enfin, Poutine a estimé que les livraisons d’armes occidentales à l’Ukraine n’avaient « qu’un seul objectif: prolonger le conflit armé aussi longtemps que possible ».