La filiale de la société dédiée à la viande, Good Meat, a annoncé mercredi avoir noué un partenariat avec Abec, un fabricant d’équipements qui travaille habituellement avec le secteur de la biopharmacie, pour le développement de cuves de 250.000 litres où pourront proliférer les cellules.
L’entreprise ambitionne d’installer dix d’entre elles sur un site aux États-Unis, avec l’objectif de commencer la production en 2025 et d’y produire à terme 30 millions de livres (13,6 millions de kilos) de viande de poulet et de bœuf par an.
Viande in vitro
Plusieurs start-up œuvrent sur ce créneau de la viande dite “de laboratoire” ou artificielle, qui promet de produire des protéines animales avec un impact moindre sur l’environnement que celui de l’élevage intensif et sans souffrance animale.
Eat Just, fondée en 2011 et basée à San Francisco, est la première au monde à avoir reçu, fin 2020 à Singapour, l’autorisation de commercialiser des morceaux de poulet fabriqués ainsi.
C’était une étape importante, souligne son patron, Josh Tetrick, auprès de l’AFP. Mais la production reste pour l’instant minime, moins de 10.000 livres (4,5 tonnes) cette année à Singapour, et très chère.
Pour vendre à gros volumes à des coûts abordables, il faut des capacités de production bien plus importantes, avance-t-il. La probabilité de parvenir à résoudre les problèmes techniques et d’ingénierie empêchant pour l’instant la production dans des bioréacteurs beaucoup plus gros “est au-dessus de 70 %”, affirme l’entrepreneur.
En attendant, le groupe prévoit d’installer des bioréacteurs de 3500 et 6000 litres sur deux sites, au quatrième trimestre en Californie et début 2023 à Singapour, qui pourront chacun produire des dizaines de milliers de livres par an.
Une fois reçu le feu vert aux États-Unis, Good Meat sera prêt à y commencer la vente dans les 30 jours, assure Tetrick.
Les autorités américaines ont dévoilé en 2018 un cadre réglementaire ouvrant la voie à la commercialisation d’aliments conçus à partir de cellules animales.
L’agence en charge de la sécurité alimentaire (FDA) doit toutefois encore valider le processus de fabrication tandis que le ministère de l’Agriculture (USDA) doit déterminer la manière dont les entreprises devront étiqueter le produit.
La société n’a pas souhaité préciser le montant du partenariat, indiquant seulement que l’ensemble des investissements de la start-up s’élevait à plusieurs centaines de millions de dollars.