Mohammed VI appelle à une “véritable alliance africaine contre la désertification”

Le roi Mohammed VI a appelé, le 9 mai, à la mise en place d’une “véritable alliance africaine contre la désertification”, dotée de ressources financières et technologiques adéquates et propres à une action efficace.

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Le roi Mohammed VI. Crédit: MAP

Dans un discours adressé au Sommet sur la sécheresse et la gestion durable des terres, qui a ouvert ses travaux à Abidjan, et dont lecture a été donnée par le ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts, Mohammed Sadiki, le souverain a salué l’Initiative d’Abidjan qui sanctionnera les travaux de ce sommet, formant le souhait qu’elle soit “la plateforme d’une mobilisation soutenue et pratique, afin de traduire les engagements politiques en actions concrètes”.

“La lutte contre le changement climatique n’est pas seulement une affaire d’atténuation des émissions de gaz à effet de serre, mais aussi de gestion durable des terres. Notre combat implique un engagement sur plusieurs fronts, particulièrement ceux de la préservation des écosystèmes, de la sauvegarde de la biodiversité et de l’atténuation de la précarité des populations vulnérables”, a ainsi relevé Mohammed VI.

Le roi a en se sens mis en avant les engagements du Maroc : révision à la hausse de sa Contribution déterminée nationale à 45,5 % de réduction des gaz à effet de serre à l’horizon 2030, le Plan national de l’eau, les stratégies “Forêts du Maroc 2020-2030” et “Génération Green 2020-2030”…

L’Afrique particulièrement concernée

En ce qui concerne la situation en Afrique, un continent considérablement touché par la désertification, Mohammed VI a notamment indiqué que des millions d’hectares sont menacés de désertification en Afrique en raison de l’avancée du désert, “qui progresse dans certaines régions à un rythme de 5 km par an”.

Un état des lieux préoccupant puisque, comme l’a affirmé le roi, “la dégradation des terres est un multiplicateur de vulnérabilités”. “Avec la sécurité environnementale, se trouvent en jeu la sécurité alimentaire, la sécurité humaine et la sécurité tout court”, a ainsi poursuivi le souverain, notant qu’une terre perdue à la vie est une terre gagnée à l’insécurité.

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Comme illustration de ce lien de cause à effet, le roi a ajouté que “les zones en prise avec une dégradation extrême des conditions environnementales, sont bien souvent aussi, celles où les conflits éclatent, où les populations sont déplacées et où les groupes terroristes et séparatistes cherchent à s’infiltrer”.

Autant de faits qui prouvent que “le combat contre la désertification et la dégradation des terres est véritablement une lutte existentielle, qui se pose à tous, et à l’Afrique, avec une acuité singulière”, a souligné le souverain, insistant que “le combat ne doit s’achopper ni à l’absence de capacités technologiques, ni au défaut de ressources économiques, ni — encore moins — à un manque de volonté politique”.

Pour réussir ce “combat de tous, et de tous les instants” contre la désertification, Mohammed VI a fixé les défis à relever : réduire les vulnérabilités à la sécheresse ; construire des capacités de gestion durable des terres ; faire converger les efforts régionaux et internationaux ; permettre le déploiement de solutions spécifiques et maîtriser le stress hydrique.

(avec MAP)