Après le Maroc, Antony Blinken achève sa tournée régionale en Algérie

Après Israël, la Palestine et le Maroc, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a entamé le 30 mars une visite en Algérie. L’augmentation des exportations de gaz était à l’ordre du jour.

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Antony Blinken, secrétaire d'État américain. Crédit: Twitter @SecBlinken

Arrivé en provenance du Maroc où il a fait étape mardi dans le cadre de sa tournée, Antony Blinken s’est entretenu à Alger mercredi avec son homologue Ramtane Lamamra avant d’être reçu par le président Abdelmadjid Tebboune.

Les discussions ont porté sur “la sécurité et la stabilité régionale, la coopération commerciale ainsi que la situation des droits humains et des libertés fondamentales”, a indiqué une responsable du département d’État américain, Yael Lempert.

Sa visite survient alors que les relations entre l’Algérie et le Maroc traversent une grave crise diplomatique ayant conduit Alger à rompre ses relations avec Rabat.

S’il avait réitéré à Rabat le soutien américain au plan d’autonomie présenté par le Maroc pour régler le différend sur le Sahara, il s’est gardé de le faire à Alger, dans un apparent souci de ne pas froisser ses hôtes.

Il s’est ainsi contenté d’affirmer que Washington “continue de soutenir les efforts de l’ONU” et de l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, Staffan de Mistura. “Il n’y a pas eu de changement dans notre position”, a-t-il déclaré aux journalistes, lors d’un point de presse conjoint avec Lamamra.

Le chef de la diplomatie américaine avait participé à l’ouverture de sa tournée régionale en début de semaine en Israël, dans un kibboutz du désert du Néguev. Une rencontre inédite avec ses homologues israélien et ceux de quatre pays arabes, dont le Maroc.

Bien que l’Algérie y soit farouchement hostile, Blinken a affirmé lors de sa conférence de presse à Alger que Washington entendait “soutenir cette normalisation (israélo-arabe) et encourager d’autres pays à s’y joindre”.

La crise en Ukraine et le gaz d’Alger

“Dans le cas de l’Ukraine, il y a un agresseur évident et une victime évidente, et il est important de se tenir aux côtés de la victime”, a-t-il affirmé alors que plusieurs pays de la région, dont l’Algérie, se sont gardés de critiquer la Russie.

Pour appuyer son message, le chef de la diplomatie américaine a soutenu que l’invasion russe de l’Ukraine avait eu un impact direct sur la région : “Je pense que l’impact est ressenti. Même si le conflit se déroule loin de la région, en Europe, il a un impact direct sur la vie des peuples de la région, notamment avec la hausse des prix des produits alimentaires, en particulier le blé.”

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“J’ai compris de mes discussions avec de nombreux collègues ces derniers jours que cette douleur est ressentie d’une manière aiguë dans cette région. La plupart des pays importent au moins la moitié de leur blé”, or la Russie et l’Ukraine sont parmi les principaux fournisseurs, a-t-il ajouté.

À la suite de la rupture des relations initiée par Alger, l’Algérie a fermé en octobre le gazoduc Maghreb-Europe acheminant du gaz algérien à l’Espagne et transitant par le territoire national.

Selon des informations de presse, l’Algérie a opposé une fin de non-recevoir à une demande américaine d’augmenter l’acheminement de gaz vers l’Europe en rouvrant ce gazoduc Maghreb-Europe lors de la visite de la sous-secrétaire d’État américaine Windy Sherman à Alger.

Blinken n’a pas évoqué ce dossier lors de sa conférence de presse.

(avec AFP)