Sommet du Néguev en Israël : voici les messages que veut transmettre la diplomatie marocaine

Le sommet du Néguev entre les chefs de la diplomatie israélienne, américaine et arabes se poursuit, ce 28 mars, avec la participation du Maroc. Lors d'un point de presse conjoint des six ministres participants, le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita a dit vouloir transmettre certains messages par sa présence au sommet. Les détails.

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les ministres des affaires étrangères des six pays participants aux sommet du Nuguève Crédit: twitter @Yair Lapid

Prenant part au sommet réunissant, ce lundi à Néguev (sud d’Israël), les ministres des Affaires étrangères des Etats-Unis, d’Israël, du Maroc, de l’Egypte, des Emirats arabes unis et du Bahreïn, Nasser Bourita a indiqué que la participation du Maroc a pour objectif de transmettre deux messages majeurs, l’un pour le peuple israélien et l’autre pour les pays de la région.

S’adressant aux Israéliens, Bourita a insisté sur le fait que la normalisation des relations entre Rabat et Tel Aviv « n’est pas un acte opportuniste mais il s’agit d’une conviction », rappelant des liens « historiques entre les communautés des juifs marocains et les rois du Maroc ».

Le chef de la diplomatie marocaine s’est ensuite félicité de la coopération entre les deux pays. « Depuis la signature de l’accord trilatéral en décembre 2020, nous avons atteint de nombreux gains, dont les accords et partenariats dans différents domaines, les vols directs et même l’établissement de dialogues et liens entre les deux peuples », a-t-il dit.

D’autre part, Bourita a indiqué aux pays de la région que ce sommet a pour objectif de promouvoir la paix. « Nous nous sommes réunis aujourd’hui, parce que nous croyons sincèrement et profondément en la paix, et pas une paix passive où on tourne le dos l’un à l’autre, (.…) nous sommes ici pour créer et renforcer une dynamique positive », a-t-il insisté.

Concernant le conflit israélo-palestinien, le diplomate marocain a assuré que la position de Rabat demeure constante. Il a ainsi rappelé que le Maroc adhère à la solution à deux Etats, avec l’établissement d’un Etat palestinien, selon les frontières de 1967, dont la capitale est Jérusalem-Est. « Il faut également que cette solution préserve la sécurité et les intérêts d’Israël », a-t-il nuancé.

L’Iran, ennemi commun

De son côté, le ministre israélien des Affaires étrangères Yair Lapid a indiqué que cette rencontre intervient pour intimider les ennemis communs des pays participant au Sommet. « Nous écrivons ici l’histoire, bâtissons une nouvelle architecture basée sur le progrès, la technologie, la tolérance religieuse, la sécurité et le renseignement (…). Cela intimide, dissuade nos ennemis communs, en premier lieu l’Iran », a déclaré Lapid.

Israël, considéré par les experts comme la seule puissance nucléaire du Moyen-Orient, affirme craindre de voir l’Iran, son ennemi juré, profiter de l’accord pour se doter en douce de l’arme nucléaire. L’Etat hébreu partage la même inquiétude vis-à-vis des activités iraniennes dans la région que les Emirats arabes unis et Bahreïn.

L’Iran a toujours démenti chercher à se doter d’une telle bombe.

Au côté de Yaïr Lapid, le Secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a plutôt insisté sur les « gains » liés à la normalisation en 2020 entre Israël, les Emirats, Bahreïn et le Maroc, qui selon lui ne doivent pas faire oublier le conflit israélo-palestinien.

La normalisation « n’est pas un substitut » à des « progrès » entre Israéliens et Palestiniens, a-t-il dit, réaffirmant son soutien à la solution à deux Etats, une Palestine viable au côté d’Israël.

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Les ministres des Affaires étrangères des six pays se sont réunis à Sde Boker, un kibboutz du désert du Néguev (sud) où repose la dépouille du fondateur d’Israël David Ben Gourion.

(avec AFP)