Le dirigeant socialiste a choisi l’enclave espagnole de Sebta pour s’exprimer pour la première fois sur ce sujet depuis l’annonce vendredi du soutien de l’Espagne à la proposition marocaine d’autonomie. “Nous mettons fin à une crise” diplomatique avec Rabat, mais “le plus important est que nous posons les bases d’une relation beaucoup plus solide, beaucoup plus forte avec le Royaume du Maroc”, a dit Sánchez devant la presse.
“Il n’était pas soutenable pour l’Espagne d’avoir des relations rompues” avec “un pays stratégique comme le Maroc”, a ajouté le Premier ministre qui doit effectuer une visite au Maroc à une date qui n’a pas encore été fixée.
Le chef de la diplomatie José Manuel Albares a annoncé pour sa part mercredi qu’il se rendrait à Rabat le 1er avril.
“Revirement” et divergences
Affichant jusqu’ici sa neutralité, Madrid a annoncé publiquement vendredi son soutien au plan d’autonomie marocain qu’il considère désormais comme “la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution de ce différend”. Un geste attendu par Rabat pour mettre fin à la crise.
Dénonçant un “revirement”, Alger a rappelé samedi son ambassadeur en Espagne. Sánchez a promis mercredi de “tout faire pour renouer des relations diplomatiques malheureusement altérées” avec l’un des principaux fournisseurs de gaz de l’Espagne.
Ce virage a provoqué de profondes divergences au sein de la coalition au pouvoir en Espagne, notamment avec le parti de gauche radicale Podemos, favorable à la position du Polisario. Le gouvernement n’a fait qu’“approfondir la position déjà manifestée par d’autres gouvernements espagnols” par le passé et “suivre la position manifestée par d’autres nations puissantes” comme “la France et l’Allemagne”, a affirmé Sánchez.
Élément central pour Madrid, une “coopération étroite” avec Rabat est “indispensable pour protéger la sécurité des Espagnols (…) en premier lieu (grâce) à la lutte contre l’immigration irrégulière”, a souligné pour sa part mercredi José Manuel Albares à la Chambre des députés.
L’accord avec Rabat doit aussi garantir l’“intégrité territoriale” de l’Espagne, a ajouté Sánchez, dans une allusion à Sebta et à Melilia revendiquées par Rabat.
(avec AFP)