Lancée en grande pompe et portée par une volonté royale, la généralisation de l’Assurance maladie obligatoire (AMO) se voulait une révolution sociale. Trois ans après son lancement effectif, la réalité apparaît bien moins reluisante. Pourtant, du côté du gouvernement, l’optimisme demeure inébranlable.
Lors du point de presse suivant le Conseil du gouvernement du jeudi 20 février, Mustapha Baitas, ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement et porte-parole du gouvernement, a affirmé que le nombre de bénéficiaires de l’AMO a connu une progression “fulgurante”, passant de 8 millions en 2021 à plus de 24,7 millions en 2024, soit 67,1 % de la population totale. Selon lui, ce chantier traduit “une volonté politique forte de garantir à chaque citoyen marocain un accès équitable aux soins de santé”.
Toutefois, l’objectif initial fixé par le souverain demeure encore lointain. Dans son discours du 29 juillet 2020, au lendemain de la crise provoquée par la pandémie de Covid-19, le roi avait tracé la voie vers une généralisation de la couverture médicale de base pour l’ensemble des Marocains. Le 9 octobre de la même année, il fixait un nouvel objectif : permettre à près de 22 millions de citoyens supplémentaires, incluant les indépendants et les catégories les plus vulnérables, d’accéder à une couverture médicale sans contrainte financière liée à la cotisation, et ce dans un délai de 5 ans, soit avant fin 2025.