Les prix des véhicules continuent d’augmenter en raison de l’inflation. Peut-on espérer une stabilisation ou une baisse des prix en 2025, et quelles mesures pourraient alléger la pression sur les consommateurs ?
Depuis la pandémie de Covid-19, l’inflation sur les véhicules a atteint des niveaux significatifs, avec des hausses de prix dépassant les 20%. Cela a commencé par un renchérissement des coûts des matières premières au plus fort de la crise post-Covid, avant de se stabiliser. Bien que l’inflation ait ralenti, les prix restent supérieurs à ceux d’avant la crise.
Cette situation a eu un impact sur le comportement des consommateurs : certains ont reporté l’achat de nouveaux véhicules, tandis que d’autres ont opté pour des modèles plus accessibles en raison de la hausse des taux d’intérêt et du coût des crédits.
Pour alléger la facture pour le consommateur, certaines mesures pourraient être envisagées. Comme la réduction de la TVA de 20% à 10% pour les véhicules d’entrée de gamme en dessous de 120.000 DH, et la mise en place de taux d’intérêt préférentiels pour le financement, et ainsi faciliter l’accès à la mobilité pour les populations les plus nécessiteuses.
Pourquoi observe-t-on souvent un écart de prix et de niveau de finition entre les véhicules vendus au Maroc et ceux proposés sur d’autres marchés ? Quels sont les facteurs qui expliquent ces différences ?
“Un véhicule importé, doit se conformer aux normes marocaines, basées sur les standards européens. Cette adaptation nécessite des modifications coûteuses sur un nombre limité de véhicules, augmentant ainsi leur coût final”
Plusieurs facteurs expliquent cet écart. Les constructeurs ajustent leurs politiques tarifaires en fonction des spécificités de chaque marché, ce qui peut entraîner des variations importantes.
Dans d’autres cas, les normes et homologations jouent un rôle clé : un véhicule importé, par exemple de Chine, doit se conformer aux normes marocaines, basées sur les standards européens.
Cette adaptation nécessite des tests et des modifications coûteux, dont le financement est réparti sur un nombre limité de véhicules, augmentant ainsi leur coût final. En outre, des frais annexes viennent s’ajouter, tels que le fret, les frais d’approche et certaines taxes spécifiques, comme la taxe de luxe applicable aux modèles haut de gamme.
Quelles initiatives sont en place, ou pourraient être envisagées, pour encourager l’adoption de véhicules électriques et hybrides au Maroc ? Est-ce que l’AIVAM travaille en collaboration avec les pouvoirs publics pour développer des infrastructures adaptées et des incitations pour ce type de véhicules ?
La promotion des véhicules électriques et hybrides au Maroc est un sujet qui nous tient à cœur à l’AIVAM. Plusieurs actions ont déjà été mises en place, comme la réduction des droits de douane à 2,5% pour les véhicules hors Europe, ainsi que l’exonération de la vignette et du droit proportionnel (taxe de luxe) pour les véhicules électriques et hybrides.
D’autres initiatives pourraient être envisagées pour accélérer cette transition. Parmi elles, des primes de renouvellement ciblées, notamment pour les taxis, pourraient encourager l’adoption de ces véhicules. La mise en place d’une TVA verte encouragerait également à l’achat de véhicules électriques ou hybrides.
Par ailleurs, le développement des infrastructures de recharge reste un enjeu crucial. L’AIVAM a déjà proposé aux ministères compétents un dispositif visant à créer un réseau de bornes publiques, notamment via les stations-service. Bien que ce projet n’ait pas encore abouti, un consortium de marques est en cours de formation pour combler ce manque et favoriser la mobilité électrique au Maroc.