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La Coupe du Monde 2030, une bonne ou mauvaise nouvelle pour le secteur immobilier ?

A l’approche de la Coupe du Monde 2030, co-organisée par le Maroc, l’Espagne et le Portugal, le marché immobilier du Royaume se trouve à un tournant important. le Maroc peut-il connaître un boom immobilier comparable à celui qui a été observé dans les pays qui ont accueilli cet événement mondial, comme l’Afrique du Sud et le Qatar ?

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Le marché immobilier marocain est-il sur le point d’atteindre de nouveaux sommets ? Malgré l’absence de changements de prix significatifs dans de nombreuses villes, des indicateurs positifs suggèrent que le secteur immobilier est prêt à de nouveaux développements.

Surtout, l’annonce de la Coupe du Monde 2030 peut stimuler l’économie et le secteur immobilier, à l’image des pays qui ont accueilli cet événement entre 2010 et 2022. Le Maroc devrait connaître une forte hausse de la demande en logements.

Une demande qui devrait également concerner, c’est une évidence, les secteurs de l’hôtellerie et de l’immobilier commercial, notamment grâce à l’essor du tourisme d’ici 2030.

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Ils nous ont devancés

Pendant le Mondial 2022, la demande est montée en flèche à Doha, avec des hausses de prix allant jusqu’à 30%… et un effet pervers: des milliers de logements sont restés vides pendant la compétition

Une chose est sûre, les pays qui ont accueilli la Coupe du Monde ont vu leur marché immobilier fortement impacté, principalement en raison d’investissements substantiels dans les infrastructures.

En Afrique du Sud, après la Coupe du Monde de 2010, le marché immobilier a connu un boom significatif dans des villes comme Johannesburg et Cape Town, avec des hausses de prix allant jusqu’à 8% par an, principalement attribuées à l’amélioration des infrastructures urbaines et au développement routier.

Quant au Qatar, hôte de la Coupe du Monde 2022, il a alloué plus de 200 milliards de dollars à des projets de développement d’infrastructures, entraînant une transformation significative de son marché immobilier, en particulier dans les secteurs de l’hôtellerie et de la vente au détail. La demande de propriétés haut de gamme à Doha est montée en flèche, avec des hausses de prix allant jusqu’à 30% dans certains emplacements recherchés (avec un effet pervers: des milliers de logements n’ont pas trouvé preneurs pendant la compétition).

Des inquiétudes persistent concernant la durabilité et les conséquences sur l’environnement des infrastructures prévues. Ici, le futur stade Hassan II à Benslimane.Crédit: DR

Ces exemples montrent que la Coupe du Monde peut avoir un impact bénéfique sur les marchés immobiliers des pays hôtes, à condition que les investissements dans les infrastructures soient soigneusement planifiés. Le Maroc, avec ses ambitieux projets de stades et de routes à l’horizon 2030, devrait donc bénéficier d’une dynamique similaire.

Spéculation et environnement

Ainsi, selon les prévisions, des villes comme Casablanca, Marrakech et Rabat devraient connaître une augmentation de la demande de propriétés combinant espaces résidentiels et commerciaux. La demande de locations à court terme, notamment pour les touristes, devrait monter en flèche à mesure que les tournois approchent.

De plus, l’industrie hôtelière devrait prospérer, à l’image de la croissance observée dans des pays comme l’Afrique du Sud et le Qatar. Les investisseurs mondiaux, attirés par les perspectives liées à la Coupe du Monde, devraient apporter des capitaux à d’importants projets immobiliers, notamment dans les secteurs du tourisme et de l’hôtellerie.

Néanmoins, afin de tirer pleinement parti des avantages de la Coupe du Monde, certains obstacles doivent être surmontés. Le premier est lié au caractère spéculatif de l’immobilier. Des hausses de prix incontrôlées pourraient rendre difficile l’accès aux logements pour les résidents locaux, en particulier dans les grandes villes. Le gouvernement doit donc établir des mesures réglementaires pour empêcher la formation d’une bulle immobilière. Le deuxième défi réside dans la nécessaire modification des infrastructures afin de les adapter aux nouveaux systèmes de transport.

Enfin, malgré les progrès réalisés dans divers projets de développement, tels que la construction de nouveaux stades et l’amélioration du réseau de transport, les inquiétudes concernant la durabilité et les conséquences environnementales persistent.

Le Maroc devra trouver un équilibre entre son désir de progrès et son engagement en faveur de la durabilité environnementale, en particulier dans des domaines tels que le développement urbain et l’utilisation des ressources.

Le marché immobilier marocain se trouve donc actuellement à un carrefour. À l’approche de la Coupe du Monde 2030, les perspectives de croissance sont incroyablement prometteuses, avec une augmentation prévue de la demande dans les secteurs résidentiel, hôtelier et commercial.

Mais le Maroc doit aussi tirer les leçons des expériences des autres pays hôtes pour relever efficacement les défis liés à la spéculation immobilière et assurer la pérennité des infrastructures construites. Si ces obstacles sont surmontés avec succès, le pays pourrait connaître un boom immobilier important, renforçant ainsi sa position de destination d’investissement de premier plan en Afrique du Nord.

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