En visitant le Salon du cheval d’El Jadida, une multitude d’activités ludiques, sportives et festives vous attendent, toutes liées à l’univers passionnant de l’équitation. Mais au-delà des spectacles et des compétitions, c’est une véritable merveille de la nature que vous pourrez admirer : le cheval barbe et le cheval arabe-barbe, deux trésors vivants du patrimoine marocain.

Le cheval barbe, compagnon des cavaliers du Maghreb depuis plus de 4000 ans, est bien plus qu’un animal, il est le symbole même de la force, de l’endurance et du courage. Issu des terres arides du Sahara et des montagnes de l’Atlas, ce cheval robuste a évolué au fil des siècles, et s’est parfaitement adapté aux rigueurs du climat et aux nécessités des combats.

Fouad Laroui, dans son livre Des chevaux et des hommes : l’art de la tbourida au Maroc, souligne avec justesse que «l’arabe a apporté au barbe encore plus de fougue et d’endurance». Cette alliance entre l’arabe et le barbe, telle que symbolisée dans le croisement des races, pourrait être vue comme un écho à la fusion des peuples qui a façonné l’identité marocaine.

Aujourd’hui, le barbe et l’arabe-barbe occupent une place centrale dans l’art de la tbourida, cette tradition équestre qui met en scène la bravoure et la synchronisation des cavaliers. Ce spectacle, qui trouve ses racines dans les anciennes charges guerrières des tribus, met en valeur la discipline, la force et la beauté du cheval.

Le m’qaddem, chef de troupe, veille à la préparation méticuleuse des chevaux et des cavaliers avant chaque talqa, orchestrant cette danse où le galop effréné et le bruit des fusils se mêlent dans une harmonie parfaite.

Des montures idéales

L’arabe-barbe, après avoir foulé les terres d’Europe et marqué l’histoire équestre du Vieux Continent, notamment en France et en Angleterre, a bien failli disparaître au XXe siècle en raison du manque de sélection rigoureuse

Les chevaux barbes, connus pour leur calme et leur robustesse, sont particulièrement prisés pour ces démonstrations. Leur morphologie compacte, leurs membres puissants et leur endurance inégalée en font les montures idéales pour cette pratique.

Quant au cheval arabe-barbe, il allie la grâce et la vitesse de l’arabe à la puissance et la stabilité du barbe, offrant ainsi une monture à la fois fougueuse et fiable. Ce noble animal, après avoir foulé les terres d’Europe et marqué l’histoire équestre du Vieux Continent, notamment en France et en Angleterre, a bien failli disparaître au XXe siècle en raison du manque de sélection rigoureuse.

C’est sous l’impulsion de la monarchie marocaine que la sauvegarde du cheval barbe et de l’arabe-barbe est devenue une priorité nationale. Comme le souligne Laroui, pour «préserver l’équilibre génétique de la race, une jument barbe ne peut être saillie que par un étalon barbe, et une jument arabe-barbe, par un étalon barbe ou arabe-barbe».

Grâce à ces efforts, le barbe et l’arabe-barbe continuent d’incarner la fierté et la tradition équestre marocaine, tout en répondant aux exigences modernes de l’élevage et de l’équitation sportive. Ces chevaux, véritables piliers de la Tbourida, sont non seulement des symboles vivants du passé glorieux du Maroc, mais aussi les garants de son avenir équestre.