Anatomie d’un succès

Projection. Sandra a-t-elle tué son mari ? Les éléments de l’enquête l’accusent, le spectateur doute, la justice doit trancher. Elle ne se comporte pas comme une veuve. Elle ne pleure pas assez, ne se plaint pas assez. Au milieu de cette chronique judiciaire, son fils, âgé d’une dizaine d’années, tente de faire le deuil de son père et de s’accrocher à sa mère.

Haletant, Anatomie d’une chute, le dernier film de la réalisatrice Justine Triet, est une œuvre puissante. La chute est celle de cet homme dont le corps inanimé est retrouvé au pied de sa maison, son sang souillant la neige. Une chute qu’il va falloir comprendre et restituer. Ce n’est pas tant le mystère de cette mort qui tient en haleine, mais l’écriture si juste d’une protagoniste complexe dans sa féminité, écriture servie par l’impressionnante interprétation de Sandra Hüller. Lauréat de la Palme d’Or du Festival de Cannes, Anatomie d’une chute enchaîne les récompenses à travers le monde, avec plus de six César remportés le 23 février, et pas moins de cinq nominations aux Oscars.

Les 3 et 5 mars dans les Instituts français de Rabat et Casablanca.

Héros de l’ombre

Cinéma. Dans Une vie, l’immense Anthony Hopkins campe le rôle du banquier britannique Nicholas Winton, décédé en 2015 à 104 ans. Alors que le régime d’Hitler commence à ravager l’Europe, juste avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, Winton a sauvé la vie de plusieurs centaines d’enfants tchécoslovaques, juifs pour la plupart.

Le grand public ne découvrira son nom qu’en 1988, lorsqu’il est invité à témoigner à la télévision britannique. Ce jour-là, il ne sait pas que, dans le studio, sont assises de nombreuses personnes qu’il a sauvées, plus de quarante ans auparavant.

Des années plus tard, le réalisateur James Hawes met à nu, dans un film poignant et très émouvant, les sombres facettes de l’histoire de l’Europe, tout en rendant hommage au courage d’un homme qui, à lui seul, a sauvé 669 vies.

Actuellement dans les Mégarama.

La Havane à Rabat

Exposition. Le Musée Mohammed VI d’Art moderne et contemporain accueille les œuvres de 23 artistes cubains, qui explorent la richesse de l’héritage culturel afro-cubain.

Intitulée “De l’autre côté de l’Atlantique : l’art cubain”, cette exposition est le fruit d’un partenariat culturel inédit entre le Maroc et Cuba, qui a la particularité d’accueillir, pour la première fois sur le continent africain, les œuvres du peintre Wifredo Lam, marquées par une réinvention permanente des symboles qui lient l’Occident, l’Afrique et les Caraïbes.

La diversité des supports et la vivacité des 80 œuvres qui composent cette exposition racontent un art qui résonne avec l’art africain contemporain.

Au Musée Mohammed VI de Rabat.

Confinés

Théâtre. La dernière pièce de la troupe 19h Théâtre, Rangés, est un huis clos conjugal. Écrite par Youssef Lahrichi et portée par une mise en scène épurée, on y suit la vie d’un couple, dans l’intimité de sa chambre à coucher. L’homme veut acheter une montre sur Internet, sa femme n’est pas convaincue. La dispute commence ainsi, mais leur malaise est bien plus profond.

Le 6 mars à l’Institut français de Casablanca.

Le retour du phœnix

Concert. Small X poursuit sa carrière en solo. Ancien membre du duo Shayfeen, le rappeur safiote, connu pour ses punchlines, est l’un des poids lourds du hip-hop national. Le temps d’un concert, le public rbati pourra vibrer au rythme de sa production, marquée par deux albums, Phœnix (2021) et X Tape Chromosome (2023), et une série de collaborations à l’international.

Le 2 mars au cinéma Renaissance, Rabat.