(Ce article a été réalisé par Jankari Consulting pour TelQuel Impact)
Discrète sur son engagement social qu’elle aborde avec beaucoup de pudeur, Lamia Tazi, présidente du Conseil d’administration et PDG du laboratoire Sothema, a crevé l’écran durant la crise du Covid-19.
Elle est aujourd’hui l’une des figures marquantes de l’industrie pharmaceutique du Maroc. Avec ses pairs, Lamia Tazi a assuré avec brio l’approvisionnement en vaccins et médicaments du Royaume. Et sous son lead, Sothema est passée de firme de taille moyenne à numéro un du secteur pharma.
Dans le Top 500 des plus grandes entreprises marocaines du Maroc, elle a fait un bond spectaculaire, passant de la 165e à la 47e place. Avec un chiffre d’affaires de 2,3 milliards de dirhams, l’entreprise a multiplié son revenu par plus de six : elle fait désormais partie du fameux “club des 143”, ce noyau de sociétés qui réalisent plus d’un milliard de dirhams de chiffre d’affaires, et qui assurent 80% des recettes de l’impôt sur les sociétés.
Un palmarès qui a valu à Lamia Tazi la 29e place dans le classement Forbes des Top 100 leaders du secteur de la santé de la région Mena en 2023.
Mais la vraie fierté de la PDG ? Deux réalisations majeures, nous dit-elle. Sa contribution à l’expansion de Sothema, notamment sur le marché international à travers le développement des activités de fabrication sous contrat et le portefeuille Big Pharma. Et le positionnement de l’entreprise pharmaceutique sur des niches à fort potentiel telles que les biothérapies.
Du Covid au CSU
Diplômée en pharmacie de l’Université de Liège (Ulg) en Belgique, Lamia Tazi a intégré l’entreprise en octobre 1997 en tant qu’attachée à la présidence. Trois ans plus tard, elle est promue directrice générale tout en assumant les fonctions de pharmacienne responsable de Sothema. En 2019, après plus de 20 ans de bons et loyaux services, Lamia Tazi est nommée PDG et présidente du conseil d’administration.
Pendant la crise du Covid, Sothema a démontré qu’elle avait franchi un nouveau palier en participant aux tests cliniques des vaccins du groupe chinois Sinopharm contre le Covid-19. C’est alors que sa PDG a acquis la certitude que le laboratoire pharmaceutique, créé par son père en 1976, était capable de se mêler à la bagarre sur le marché international des études cliniques.
Aujourd’hui, la météo économique est plutôt favorable pour l’industrie pharmaceutique marocaine: grâce à la mise en place de la couverture sociale universelle (CSU) 22 millions de personnes supplémentaires disposent désormais de l’assurance maladie. Cela devrait entraîner une hausse, dont Sothema entend tirer parti, de la consommation annuelle de médicaments, estimée en moyenne à 400 DH par habitant.
En outre, la PDG de Sothema est persuadée que la préférence nationale promise par le gouvernement rejaillira sur l’industrie locale du médicament. Cela ouvre de réelles perspectives de croissance pour Sothema, y compris à l’export, en Afrique subsaharienne : le laboratoire possède une unité de production au Sénégal, West Afric Pharma, qui a été inaugurée en mars 2013.
Enfin, la stratégie de Lamia Tazi repose sur l’innovation et l’intégration de produits à forte valeur ajoutée dans le portefeuille de Sothema. C’est dans ce sens qu’il faut inscrire son entrée dans le tour de table de Ziwig, start-up fondée par un jeune marocain qui a développé un test salivaire pour détecter l’endométriose, une pathologie gynécologique qui touche les femmes et qui se traduit par de fortes douleurs et des difficultés à concevoir. L’Endotest devrait être rapidement disponible sur le marché marocain. Il est déjà commercialisé au Royaume-Uni, en Suisse, en Italie, en Islande, en Suède, en Norvège, en Arabie saoudite, au Danemark et aux Émirats arabes unis.
Au quotidien, malgré un agenda chargé, Lamia Tazi garde un œil sur l’activité de la Fondation Omar Tazi, le bras armé RSE de Sothema dont elle assure également la présidence. La Fondation déploie des programmes sanitaires et de protection de l’enfance.
Enfin, la PDG défend avec détermination les intérêts du secteur : elle est vice-présidente de la Fédération marocaine de l’industrie et de l’innovation pharmaceutiques (FMIIP), vice-présidente de l’Association marocaine des exportateurs (Asmex) et secrétaire générale du Club des femmes administratrices (CFA).
Pour en savoir plus :
Le profil de Lamia Tazi sur Linkedin