Lamia Tazi, PDG de Sothema : au nom de la souveraineté sanitaire

TelQuel et Jankari consulting lancent le Who’s Who Top 50 Maroc Santé 2024, une édition multicanal, papier et digitale, qui dressera les profils des personnalités influentes de l’écosystème de la santé. Découvrez le profil de Lamia Tazi, qui a fait de Sothema le leader marocain incontesté de la pharma en Afrique.

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Lamia Tazi, Présidente du Conseil d’administration et PDG du laboratoire Sothema Crédit: DR

(Ce article a été réalisé par Jankari Consulting pour TelQuel Impact)

Discrète sur son engagement dans les causes sociales qu’elle aborde avec beaucoup de pudeur, Lamia Tazi, présidente du Conseil d’administration et PDG du laboratoire Sothema, a crevé l’écran durant la crise du Covid-19. Elle est aujourd’hui l’une des figures marquantes de l’industrie pharmaceutique du Royaume.

Avec ses pairs, cette dirigeante a assuré avec brio l’approvisionnement en vaccins et médicaments du Royaume. Sa stratégie, qui a fait de Sothema le leader de l’industrie pharmaceutique au Maroc, lui vaut de la reconnaissance et plusieurs distinctions. En 2023, Lamia Tazi a été classée 29e dans le classement Forbes des Top 100 leaders du secteur de la santé de la région Mena.

D’une firme de taille moyenne, Sothema est passée à la position de numéro un dans la pharma. Dans le Top 500 des plus grandes entreprises marocaines du Maroc, Sothema a fait un bond spectaculaire en passant de la 165e à la 47e position. Avec un chiffre d’affaires de 2,3 milliards de dirhams, l’entreprise a multiplié son revenu par plus de six. Au fisc, elle fait partie du fameux “club des 143”, ce noyau de sociétés qui réalisent plus d’un milliard de dirhams de chiffre d’affaires, et qui assurent 80 % des recettes de l’impôt sur les sociétés.

Sa fierté ? Deux réalisations majeures. La première, la contribution d’une manière significative à l’expansion de l’entreprise notamment sur le marché international à travers le développement des activités de fabrication sous contrat et le portefeuille Big Pharma. La seconde, le positionnement de Sothema sur des niches à fort potentiel telles que les biothérapies.

Une manager en mode “SUV”

Lamia Tazi est diplômée en pharmacie de l’Université de Liège (Ulg) en Belgique. Elle a intégré l’entreprise en octobre 1997 en tant qu’attachée à la présidence. Trois ans plus tard, elle est promue directrice générale tout en assumant les fonctions de pharmacienne responsable de Sothema.

Après plus de 20 ans de bons et loyaux services, Lamia Tazi prend les commandes de la société en 2019. Elle est nommée PDG et présidente du conseil d’administration. Au quotidien, malgré un agenda chargé et de nombreux mandats associatifs, elle garde constamment un œil sur l’activité de la Fondation Omar Tazi, le bras armé RSE de Sothema dont elle assure également la présidence. La Fondation déploie des programmes dans l’assistance sanitaire et la protection de l’enfance.

Entre la direction de Sothema, ses mandats d’administrateur dans plusieurs sociétés et son activité dans l’associatif, Lamia Tazi est à sa manière une sorte de “SUV”. Vice-présidente de la Fédération marocaine de l’industrie et de l’innovation pharmaceutiques (FMIIP), vice-présidente de l’Association marocaine des exportateurs (Asmex) et secrétaire générale du Club des femmes administratrices (CFA), elle défend avec détermination les intérêts du secteur.

Sa principale priorité, insiste-t-elle, en tant que vice-présidente, est de défendre les intérêts de l’industrie, d’autant plus que ces dernières années, le secteur de la santé dans son ensemble est devenu imprévisible, complexe et hautement réglementé.

Leviers de croissance : la CSU et la préférence nationale

Pendant la crise du Covid, Sothema a démontré qu’elle avait franchi un nouveau palier en participant aux tests cliniques des vaccins contre le Covid-19 du groupe chinois Sinopharm. De cette aventure extraordinaire, sa PDG a acquis la certitude que le laboratoire pharmaceutique, créé par son père en 1976, est capable de se mêler à la bagarre sur le marché international des études cliniques.

Pour l’industrie pharmaceutique marocaine, la météo économique est plutôt favorable grâce à la mise en place de la couverture sociale universelle (CSU) qui va intégrer 22 millions de personnes dans l’assurance maladie. Sothema entend tirer parti de cette opportunité qui devrait dynamiser la consommation annuelle moyenne des médicaments estimée en moyenne à 400 DH par habitant.

Outre la généralisation de l’assurance maladie, la PDG de Sothema est persuadée que la préférence nationale promise par le gouvernement rejaillira sur l’industrie locale du médicament. Cela ouvre de réelles perspectives de croissance pour Sothema, y compris à l’export en Afrique subsaharienne où le laboratoire possède une unité de production au Sénégal, West Afric Pharma, qui a été inaugurée en mars 2013.

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L’intégration de produits à forte valeur ajoutée dans le portefeuille et l’innovation sont les deux axes clés de la stratégie du groupe Sothema. C’est dans ce sens qu’il faut inscrire son entrée dans le tour de table de Ziwig, une start-up fondée par un jeune marocain et qui a développé un test salivaire pour détecter l’endométriose, une pathologie qui touche les femmes et qui se traduit par de fortes douleurs et des difficultés à concevoir. L’Endotest devrait être rapidement disponible sur le marché marocain. Il est déjà commercialisé au Royaume-Uni, en Suisse, en Italie, en Islande, en Suède, en Norvège, en Arabie saoudite, au Danemark et aux Émirats arabes unis.

Pour en savoir plus : 

Le profil de Lamia Tazi sur Linkedin

Les profils du Who’s Who de la santé au Maroc

La plaquette du Who’s Who Maroc Santé 2024