Après avoir obtenu son diplôme d’ingénieur de l’INPT en 2006, Omar Chaguiri a travaillé pendant environ trois ans chez chacun des trois opérateurs marocains : Méditel, Maroc Télécom et puis Inwi. Il n’y a fait qu’un “passage rapide”, convient-il, justifié par son “mindset d’entrepreneur”. En d’autres termes, il savait déjà qu’il allait fonder sa propre entreprise, chose qu’il a faite en 2009, en association avec Nabil Hamaoui, un ami et collègue de promotion. “Mon expérience en tant que salarié a été comme une transition vers l’entrepreneuriat”, nous révèle-t-il.
Mais cette expérience peut aussi être considérée comme une assise solide sur laquelle il allait asseoir son futur projet. “L’avantage, c’est que j’ai travaillé pour des organisations qui allaient devenir mes clients finaux”, nous dit-il. Lui offrant ainsi “une grande visibilité sur l’écosystème des télécoms, sur toute la chaîne de valeurs, et sur tous les acteurs du marché”.
C’est également une période pendant laquelle il s’est forgé un carnet d’adresses solide, un atout majeur pour toute entreprise de services. In fine, Omar Chaguiri en a retiré des conclusions qui l’ont aidé à naviguer le secteur des télécoms. Ainsi, ce sont les opérateurs qui détiennent la réalité du marché. “Et en termes d’organisation, ils sont très différents des autres acteurs du secteur, notamment les équipementiers, surtout sur les volets stratégie et marketing”, commente-t-il.
Hope3K Services : l’amitié en socle business
En 2009, Omar Chaguiri lance donc, avec Nabil Hamaoui, une entreprise de services baptisée Hope3K Services. Après un démarrage difficile, qui a duré deux ans tout de même, l’entreprise a pris son envol. “Il a fallu survivre avec les moyens du bord durant cette période de lancement, et ce n’était pas facile”, se rappelle l’entrepreneur. Une fois le premier marché décroché, la confiance s’est installée et l’entreprise a enchaîné avec d’autres clients.
Dès le début, les deux cofondateurs ont pris la décision de se spécialiser dans le consulting et la formation. Ils ont choisi d’accompagner leurs clients dans la transformation digitale, un positionnement qui a évolué au fil du temps. Actuellement, l’entreprise emploie environ 95 personnes, salariées ou indépendantes, et touche à des marchés très diversifiés.
Avec son associé Nabil Hamaoui, il sont liés par des liens d’amitié et leur appartenance à la même promotion de l’INPT (2006). A ce sujet, Omar Chaguiri déclare simplement : “L’amitié, ça donne de bons résultats.” Il précise que ce type de liens est une arme à double tranchant, qu’il faut manier en clarifiant le rôle de chacun. “Il ne faut pas se chevaucher dans la prise de décision. Chacun doit s’occuper d’un périmètre précis et respecter celui de l’autre. C’est comme cela que la confiance se construit”, dit-il. Mais il y a d’autres prérequis : “Il faut accepter les erreurs de l’autre et se soutenir”.
Et c’est le même esprit, ou peut-être la volonté de se ressourcer de temps à autre, qui a poussé l’entrepreneur à œuvrer dans l’associatif dans sa région d’origine, à Anzi, située près de Tiznit.
