Dessertes aériennes : Dakhla se veut plus accessible que jamais

La ministre du Tourisme ambitionne de faire de Dakhla une pierre angulaire de sa feuille de route stratégique qui vise à faire du Maroc une destination phare des sports nautiques. Une volonté qui se joint aux actions déjà menées par les acteurs locaux qui transforment peu à peu la perle du Sud en paradis de l’écotourisme. Explications.

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MAP

En juin, Fatim-Zahra Ammor entamait un roadshow à travers le pays pour présenter les grands axes de sa feuille de route stratégique pour le secteur touristique 2023-2026. Parmi les escales de la ministre lors de cette campagne menée à l’échelle nationale, on retrouve Dakhla qui, si l’on se fie aux propos de la responsable, devrait constituer la pierre angulaire de cette stratégie.

“Notre ambition est de faire de Dakhla un pôle écotouristique d’envergure mondiale”, selon la ministre Ammor.Crédit: MAP

En plus de ses potentialités touristiques, la région Dakhla-Oued Eddahab a connu, au cours des dernières années, d’importantes avancées en matière d’infrastructures, qui ont fortement impacté son développement touristique”, a-t-elle noté.

Fatim-Zahra Ammor a également lancé un appel au panel d’entrepreneurs et de responsables de la région présents ce jour-là : “Aujourd’hui, il est temps de viser plus haut pour cette région”. Ça tombe bien, car les acteurs locaux sont du même avis.

Un ticket Paris-Dakhla s’il vous plaît

À travers Dakhla, destination connue et reconnue internationalement pour la pratique du kitesurf, Fatim-Zahra Ammor souhaite faire du Maroc une destination phare pour les sports nautiques aux côtés d’autres noms comme Taghazout ou Essaouira.

La ville accueille déjà une étape du GKA Kite World Tour – le championnat du monde de kitesurf – en plus d’accueillir tout au long de l’année des passionnés de sport. Mais pour rallier la perle du Sud, le parcours des passionnés de kitesurf peut parfois être ardu.

Il y a bien sûr ceux qui préfèreront le côté “roots” qu’offre un périple sur la nouvelle voie express Tiznit-Dakhla ainsi que les centaines de kilomètres de côtes qu’elle longe. Mais pour les plus pressés, les dessertes en avion sont, pour l’heure, relativement peu nombreuses. Pour ceux qui le souhaitent, il y a bien sûr la traditionnelle desserte assurée par la Royal Air Maroc une dizaine de fois par semaine entre Casablanca et Dakhla.

Plus récemment, et à l’initiative d’une campagne menée par l’Office national marocain du tourisme (ONMT) une liaison Paris-Dakhla a été rétablie par la compagnie aérienne Transavia, filiale du groupe KLM- Air France (initialement lancée en 2018, la liaison avait été interrompue en raison du Covid-19). Le vol “inaugural” de cette desserte a d’ailleurs été effectué en grande pompe le 30 octobre dernier.

Désormais, il est possible de quitter les rives de la Seine et de kitesurfer l’Atlantique deux fois par semaine. Du côté de la présidence de la région de Dakhla on ne cache pas l’ambition de voir la destination “VIL” (pour Villa Cisneros, ancien nom de la ville) s’afficher sur davantage de billets à travers l’Europe.

“Nous espérons également voir à l’avenir la création de dessertes aériennes avec Marseille, Madrid et Barcelone ainsi que l’introduction d’autres compagnies aériennes pour attirer un nombre croissant de touristes en provenance des différents pays”, ambitionne Yanja El Khattat, le président de la région.

Into the wild

Les touristes venus du reste du Maroc ne sont pas en reste non plus. En effet, le Conseil régional de Dakhla a récemment approuvé un texte lui permettant d’augmenter la fréquence hebdomadaire des vols entre Casablanca et la perle du Sud qui passeront donc de 10 à 14 prochainement.

Et ce n’est pas tout. A la faveur d’une convention signée avec la région, la compagnie aérienne Air Arabia a lancé une desserte aérienne entre Marrakech et Dakhla qui sera assurée deux fois par semaine. Sur place, certains risquent d’être dépaysés.

Car Dakhla n’assure pas la même offre touristique que le reste du Royaume. Ou du moins ce n’est pas son ambition. “Notre ambition est de faire de Dakhla un pôle écotouristique d’envergure mondiale avec une offre innovante et diversifiée ralliant la mer au désert doublée d’une riche offre complémentaire en matière de culture et de produits locaux”.

Un évènement qui s’est tenu récemment à Dakhla symbolise sans doute la vision du tourisme telle que prônée par Yanja El Khattat. Habitué à faire frémir les murs du côté de Marrakech, le festival Oasis s’est récemment délocalisé dans la perle du Sud pour une session “Into the wild”.

Au programme : un itinéraire guidé pour découvrir les atouts de la région à travers les spécialités culinaires locales ou encore des “spots” naturels comme l’Ile du Dragon ou encore la Dune Blanche. Le tout dans une ambiance intimiste puisque ces excursions n’étaient réservées qu’à une centaine d’heureux élus. Une autre vision du tourisme en somme.