Les premiers véhicules apparaissent grâce à des pionniers tels que Nicolas-Joseph Cugnot en 1769 et son véhicule à vapeur lourd et peu pratique. Mais il pose les jalons d’une formidable aventure, que Gustave Trouvé en 1881 va à son tour contribuer à écrire, avec son tricycle [déjà] électrique.
Enfin, les bases de la révolution automobile sont jetées et la fin du 19e siècle a été témoin d’avancées significatives dans le domaine de l’électrification des véhicules.
1888 : la première voiture électrique grand public!
En 1888, la première voiture électrique grand public, la Flocken Elektrowagen, est présentée à l’exposition universelle de Munich, marquant le début d’une ère prometteuse pour les véhicules à batterie. Puis, en 1891, William Morrison crée son “Electric Wagon” aux États-Unis, avec des batteries capables de propulser le véhicule sur une distance remarquable pour l’époque.
L’apothéose pour la voiture électrique “du début” est survenue avec la «Jamais Contente» construite par le Belge Camille Jenatzy en 1899, considérée comme la première voiture à dépasser la barre des 100 km/h, un nouveau record du monde de vitesse terrestre pour l’époque.
Seulement voilà, une autre bataille faisait rage en coulisses, celle de l’énergie, qui a été remportée par la plus abondante et la moins chère : le pétrole. Car depuis le début [et c’est toujours le cas aujourd’hui], les batteries étaient déjà très coûteuses à fabriquer, ce qui faisait des voitures électriques un produit de luxe avec une autonomie limitée : les batteries ne stockant que trop peu d’énergie.
Elles devaient être rechargées à l’aide d’une borne, ce qui était plus long et compliqué que de faire le plein d’essence. En 1900, les voitures électriques représentent tout de même plus de 30% du marché automobile aux États-Unis. Elles étaient particulièrement populaires dans les grandes villes car plus silencieuses et plus propres.
Mais avec l’avènement de l’industrialisation de masse des autos thermiques (Ford et son modèle T tiré à plus de 15 millions d’exemplaires), les ventes de voitures électriques ont commencé à décliner jusqu’à ne représenter plus que 10% du marché US en 1920.
Ce déclin a perduré jusqu’à nos jours malgré de nombreuses tentatives peu glorieuses, à l’image de la Renault R5 “EDF” en 1972, le duo Peugeot 106/ Citroën Saxo “Electric” en 1995 ou encore la malheureuse General Motors EV1 en 1996 vendue à 1117 exemplaires.
En parallèle de ce décile inéluctable, l’essor de la motorisation diesel prenait son envol. Après une progression rapide amorcée dans les années 1970, le milieu des années 2000 a vu le diesel s’imposer en maître en Europe et dans certaines régions du globe, représentant parfois plus de 70% des ventes selon les pays.
Au Maroc, ce pourcentage a atteint jusqu’à 97% au cours des dernières années. Longtemps vanté comme une solution idéale, le moteur diesel était perçu comme plus efficient que l’essence. Il offrait la possibilité de réduire les émissions de CO2 et de consommer moins de carburant, le diesel étant généralement moins coûteux que l’essence. Le facteur déclencheur de cet essor a été le choc pétrolier d’octobre 1973 causé par une décision de l’OPEP de réduire sa production de pétrole et d’augmenter subitement ses prix.
La fin de la “belle histoire du mazout”
La “belle histoire du mazout” prend fin en 2015, avec le scandale du “Diesel Gate Volkswagen”. Le constructeur allemand s’étant rendu coupable d’avoir truqué les tests d’émissions de ses voitures via un logiciel manipulé. Cette affaire a considérablement terni l’image du diesel et entraîné une baisse des ventes dans toute l’Europe.
Ce scandale ayant fait office de réelle prise de conscience autour de l’aspect écologique, c’est tout naturellement que l’opinion publique, et donc les consommateurs, sont désormais plus conscients de l’importance de choisir des voitures propres.
Dans ce contexte, les voitures électriques sont apparues comme une alternative plus propre et plus durable. Elles ne produisent pas d’émissions polluantes, ce qui les rend de facto plus respectueuses de l’environnement. Elles sont également plus silencieuses que les voitures à essence ou diesel, et donc plus agréables à conduire en ville, où la pollution sonore est un problème majeur.
Depuis lors, les ventes de voitures électriques n’ont eu de cesse de progresser dans le monde entier. En 2023, elles représentent environ 10% du marché automobile mondial, ce qui nous amène à cette question : et le Maroc dans tout ça ?