Adopté à l’unanimité par l’Assemblée générale du 31 août, l’avis du CESE appelle d’abord à faire une place au cloud dans la stratégie de transition numérique du ministère de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration.
L’institution présidée par Ahmed Reda Chami préconise dans un premier temps d’établir un plan d’action “priorité au cloud”, visant son déploiement et la promotion de son utilisation, en vue d’accélérer la transformation digitale et assurer la souveraineté des données.
Le CESE recommande également que cette mission soit confiée à l’Agence de développement du digital (ADD) qui devra se coordonner avec une commission composée des organismes sous tutelle du ministère de la transition numérique et des acteurs clés des secteurs public et privé.
“L’ambition souhaitée est de positionner notre pays en tant qu’acteur régional de premier rang en matière de services cloud. L’objectif in fine est de s’ériger, au niveau continental, en tant que ‘data embassy’ en offrant des services avancés du cloud, en veillant à impliquer les acteurs nationaux”, écrit le CESE dans son avis.
Sur le volet recommandations, le CESE appelle à encourager l’installation des acteurs mondiaux du cloud (hyperscalers) au Maroc. Ces derniers pourraient être incités via la mise en place d’un ensemble de mesures, notamment les tarifs des services télécoms, la data privacy, la cybersécurité, les énergies renouvelables ou encore le foncier. Autre mesure incitative mentionnée par le CESE, le développement d’offres de fibre optique compétitives et adaptées aux besoins de ces acteurs.
D’une part, le CESE appelle à mettre en place une solution de cloud souverain (public ou privé) pour les applications et les données à caractère vital et sensible. Il encourage aussi à prioriser l’usage du cloud pour tous les nouveaux projets gouvernementaux, et à accompagner les administrations dans la migration de leurs systèmes existants vers le cloud.
D’autre part, l’institution incite à accompagner les TPE/PME désirant adopter le cloud tout en accordant aux entreprises utilisatrices des incitations financières. Cette mesure s’accompagne également d’un développement des compétences locales dans les métiers du cloud.
Enfin, le CESE appelle à promouvoir un écosystème national de startups qui puisse tirer profit de la technologie cloud (Iaas, PaaS et SaaS).
Les chiffres de l’avis du CESE
Alors que le cloud permet de garantir un accès rapide à des infrastructures et services numériques partagés permettant de réaliser jusqu’à 20 % d’économie d’échelle, le Maroc ne tire pas tout le potentiel de cette infrastructure. En 2020, le taux d’externalisation des ressources informatiques ne dépassait pas 14 %, tandis qu’il atteignait 35 % en Europe de l’Ouest et 51 % en Asie-Pacifique.
Malgré l’existence de plusieurs acteurs nationaux qui proposent des services d’hébergement et de cloud, l’offre nationale demeure manifestement orientée vers les besoins les plus usuels et les plus basiques (hébergement, infrastructure as a service, applications fréquentes).
Selon le CESE, cette offre ne couvre pas toute la diversité des offres applicatives et services à haute valeur ajoutée (software as a service).