Fès s’apprête à accueillir la 27ème édition de son Festival des Musiques Sacrées du Monde qui se tiendra du vendredi 15 au samedi 23 septembre prochains.
Le festival retrouve avec bonheur son format original après les annulations des éditions 2020 et 2021 en raison des contraintes sanitaires dues au Covid-19 et une édition concentrée sur quatre jours en 2022. Il se prépare à accueillir les festivaliers venus du Maroc et de l’étranger, pour neuf jours de musique et de spiritualité, remplis de magnifiques temps forts à travers des lieux magiques de la cité millénaire.
Cette année, le Festival est placé sous le thème de « la Quête de l’Esprit d’Al Andalus », cette période de cohabitation pacifique des religions du Livre dans l’Andalousie du 8e au 15e siècle qui reste comme un « Age d’or » dont l’esprit perdure à Fès. Le Festival des Musiques Sacrées du Monde se veut un moment privilégié de célébration de cette capacité au « vivre ensemble », au dialogue et à la tolérance, promu au plus haut niveau par le Royaume.
L’Espagne est à l’honneur de cette 27ème édition dont la programmation illustrera notamment les liens historiques et pérennes qui lient la Péninsule et le Maroc à travers des spectacles et fusions d’artistes des deux pays.
La magie de Bab Makina
C’est dans le cadre unique de Bab Makina, ancienne porte monumentale du Palais Royal, que se tiendra, vendredi 15 septembre, la traditionnelle création d’ouverture : « Zyriab et la cinquième corde », évocation du poète et musicien mythique de l’épopée andalouse, Abou Al-Hassan Ali Ibn Nâfi, dit « Zyriab ». Porté par une scénographique spectaculaire et des projections de lumière, ce voyage aux sources d’inspiration de la musique andalouse réunira des artistes venus d’Ouzbékistan, d’Iran, de Syrie, d’Inde, d’Espagne, d’Egypte, d’Italie, d’Arménie, de France et du Maroc.
C’est aussi sur l’esplanade de Bab Makina que se produiront, au cours des soirées de fin de semaine les 16 et 17 septembre puis les 21, 22 et 23 septembre, les principales « têtes d’affiche » du Festival parmi lesquelles :
L’immense Sami Yusuf, musicien virtuose et compositeur inspiré par la culture soufie, qui fait converger les racines musicales de l’Orient vers un dialogue universel (samedi 16) ;
L’Andalucia Gitana Marroqui, rencontre du flamenco gitan avec les grandes traditions du Maroc andalou et amazigh (dimanche 17) ;
Le Youth Musicians European Orchestra qui interprètera le « Stabat Mater » de Pergolèse, concert conçu avec le soutien de l’Institut culturel italien de Rabat ;
Le Gospel Philarmonic Experience avec l’Ensemble Orchestral Contemporain et le groupe vocal mené par la diva Kim Burrell, célèbre aux États-Unis pour avoir chanté avec Mariah Carey, Jay-Z, Pharrell Williams et Whitney Houston (vendredi 22) ;
Et, en clôture, « Yatra – Safar des palais et déserts du Rajasthan aux portes de l’Andalousie » autour du maître de la guitare indienne Vishwa Mohan Bhatt (samedi 23).
Une diversité de lieux et d’inspirations spirituelles
Parallèlement, trois autres lieux emblématiques de Fès seront animés par un large choix de propositions musicales et d’ambiances rares à différents moments de la journée :
Jnan Sbil, luxuriant jardin créé au 18e siècle par le sultan Moulay Abdallah qui offrira un espace de respiration musical chaque après-midi et en soirée ;
La synagogue Al-Fassiyine, construite à l’époque mérinide, plus ancien lieu de culte du Mellah de Fès à l’acoustique chaleureuse ;
Le palais Dar Tazi qui fut dès 1900 la demeure de hautes personnalités du Makhzen, décor somptueux entre salles ouvragées et jardins.
Une programmation de découvertes
C’est toujours un parti pris de diversité culturelle, d’ouverture et de partage qui a guidé la programmation entraînant les spectateurs à la rencontre d’univers aussi variés que les cantilènes des femmes du Pays d’Oc et leurs chants de prière à Sancta Maria Magdalena, la musique de guérison de la flutiste et chanteuse d’origine syrienne Naissam Jalal, l’étrange rituel cinématographique de Vincent Moon, les toujours stupéfiantes voix bulgares du Quartet Nedyalko Bedyalkov, l’art de la musique classique indienne et de la flute carnatique de bambou de J. Jayanth ou encore le très poétique spectacle du Franco-Marocain Walid Ben Selim sur le « Lanceur de Dé », texte de Mahmoud Darwich, et bien d’autres d’artistes à découvrir…
Cinq « Nuit Soufie » sont également programmées à Dar Tazi ou au Jnan Jbil valorisant l’expression des troupes et confréries locales (les 16, 18, 19, 20 et 22 septembre).
L’ensemble de la programmation et la présentation des artistes est accessible sur le site : https://fesfestival.com/2023. L’appli fes festival, téléchargeable sur Android et App Store, est enfin l’outil indispensable du festivalier connecté.