Polémique : darija ou arabe classique, un débat qui déchaîne les passions

La chronique “Ta vie en l’air” de Fatym Layachi, publiée le 
7 juillet, a été accueillie par des débats enflammés et des réactions outrées, voire violentes, sur les réseaux sociaux. Son titre ? “Goul’ha b’darija”.

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Tu te connectes à un journal en ligne. Un titre attire ton attention : ‘Le gouvernement décrète le tout arabe au sein de l’administration publique’”, écrit Fatym Layachi dans sa chronique hebdomadaire. Elle rappelle que la ministre chargée de la Réforme administrative, Ghita Mezzour, a assuré au parlement que l’État “œuvre à la protection et au développement de cette langue (l’arabe classique), ainsi qu’à la promotion de son utilisation”.

Réaction de Fatym Layachi : “Tu trouves ça bien de promouvoir une langue. Donc, tu ne vas pas critiquer ce projet”. Mais la chroniqueuse s’interroge  : qu’en est-il de l’amazigh, pourtant une des langues officielles du pays depuis 2011? Et surtout, quid de la darija ?

Fatym Layachi conclut : “À bien y regarder, l’arabe classique n’est pas notre langue. Le recours à l’arabe classique est un renoncement à notre souveraineté linguistique. La darija est notre langue. Tu n’as même plus envie de répondre à ceux qui te disent que ce n’est pas une langue. Elle est parlée, elle est conjuguée, elle est chantée. C’est une langue. Point. Elle existe. Et continuer à s’obstiner collectivement à refuser de l’écrire, c’est continuer à s’obstiner à refuser un pan de ce que nous sommes collectivement.

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Ce court paragraphe a engendré des commentaires constructifs certes, mais aussi, et surtout, des réactions outrées ou carrément insultantes, sur Facebook, Instagram ou encore Twitter…

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La langue maternelle d’un individu fait partie de son identité. Mépriser sa propre langue maternelle, c’est se mépriser soi-même.

La richesse d’une langue se mesure à sa capacité ou non à exprimer une pensée, une émotion… Personnellement, je n’arriverai jamais à exprimer toute ma pensée en darija sans avoir à la “mutiler”, car, à mes yeux, la darija est incroyablement pauvre.

L’arabe est la langue officielle du Maroc et du peuple marocain à majorité arabo-musulmane. Les colonisés d’esprit, ceux qui souffrent du syndrome de Stockholm, n’ont qu’à faire leurs valises et rejoindre leurs maîtres, SYADHOM, à Paris et à Tel-Aviv !

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Elle a raison, l’arabe classique est une langue administrative, on ne parle que darija au Maroc, il faut donner une base à ce dialecte pour en faire une langue et avoir une identité comme les autres pays, ne plus être catégorisé comme arabe et que tous les touristes du monde pensent qu’on parle “arabe”.

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Totalement d’accord, la darija doit être la langue officielle du Maroc ! La langue arabe fusha, seule une minorité sait l’utiliser, pourquoi l’imposer ?

L’islam et la langue arabe ont uni les peuples arabes et musulmans (et pas ceux qui les gouvernent) pendant plus d’un millénaire malgré les complots pour les séparer. Le dernier complot est d’inciter chaque peuple à communiquer avec son dialecte.

Souveraineté linguistique avec ce patois qui est un mélange d’arabe, de chleuh, de français et d’autres langues…

Elle mériterait une révolution dans sa gueule et toute la vermine kilimino-maçonnique au plus haut sommet de l’Etat.

Rien que ça. Si ce discours était tenu par des gens maîtrisant l’arabe classique, il pourrait être entendable. Mais de la part de gens ayant fait leur parcours d’études dans des missions étrangères, il est juste insupportable…

Cherchons d’abord dans leurs arrière-pensées ce qui pousse ces brillantes matières grises à planter «innocemment» leurs petites mines intellectuelles dans l’esprit des Marocains mal informés, non avertis, non immunisés.

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