Il y a 20 ans, le 16 mai 2003 : “On comprend tout de suite qu’il s’agit de quelque chose de meurtrier”

Le 16 mai 2003, cinq attentats-suicides frappent Casablanca et changent en profondeur le Maroc. Comment la rédaction de TelQuel a vécu et couvert cet événement ? Driss Ksikes, rédacteur en chef du magazine à l’époque, témoigne dans Le Scan, le podcast actu de TelQuel.

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AIC PRESS

Comment la rédaction apprend-elle la nouvelle des attentats ?

Driss Ksikes
Driss Ksikes.Crédit: TNIOUNI

On est très vite informés par des collègues, par des journalistes qui sont sur le terrain. On comprend tout de suite, quasiment instantanément, qu’il s’agit de quelque chose de meurtrier. On réunit la rédaction et on tient ce discours : “Bon, allez les amis, on ne va pas attendre de sortir le numéro en fin de semaine. On va faire du relevé de terrain, sur le vif”.

Et tout de suite, on dispatche les équipes sur les cinq sites des attentats pour reconstituer le fil des évènements, avec bien sûr un reportage photo. Le lendemain, nous sortions un numéro de TelQuel, avec la couverture en noir, pour marquer le deuil.

Un numéro était en cours de finalisation. Ce tragique événement a changé la donne. Vous vous souvenez du numéro qui était prévu ?

Sincèrement, non, je ne m’en souviens plus. Je pense qu’on avait déjà en chantier un numéro qui devait être bouclé en même temps. A l’époque, on était assez transcendés par tous ces évènements. C’était moins de deux ans après le premier numéro de TelQuel. C’était une période de galvanisation.

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20 ans après, ces attentats ont changé bien plus que la politique sécuritaire du pays…

La couverture de TelQuel, le lendemain des attentats.

Au lendemain des attentats, j’avais justement écrit un édito dont le titre était “Nous sommes tous responsables”, parce que je refusais de pointer du doigt uniquement le sécuritaire.

Je disais : ça, c’est aussi la faillite de l’école, c’est la faillite de la politique, c’est la faillite de la politique urbaine, c’est la faillite de plein de choses.

Si ensuite, d’un point de vue sécuritaire, on a fait du zèle et si on a créé l’INDH pour encourager l’inclusion, je ne suis pas sûr qu’on ait apporté énormément de changements sur les questions de fond  : culture, école, esprit critique.

Ils l’ont dit dans Le Scan

“L’Algérie doit faire face à une double contrainte en matière de gaz : des extractions qui peinent à augmenter et une demande domestique qui augmente”

Maxence Cordiez, ingénieur et auteur du livre “Energies”. Épisode : “Gaz algérien : l’Europe peut-elle s’en passer ?”

“L’IA est un outil qui va considérablement augmenter la productivité dans les services”

Mehdi Alaoui, fondateur et CEO de La Startup Station. Épisode : “Le Scan (Grand Format) : GPT4 ou la fin d’un monde ?”