Candidature du Maroc au Mondial 2030. Et si c’était la bonne ?

La candidature du Maroc pour l’organisation de la Coupe du Monde n’a jamais été aussi solide. Le royaume peut obtenir les voix des pays africains et des suffrages européens grâce à l’Espagne et au Portugal. Derna niya.

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TelQuel

Le Royaume du Maroc a décidé, avec l’Espagne et le Portugal, de présenter une candidature conjointe pour abriter la Coupe du Monde 2030”. C’est à travers un message lu par Chakib Benmoussa à Kigali que le roi Mohammed VI a confirmé une rumeur qui circulait depuis maintenant plusieurs semaines. Le Maroc candidatera bel et bien une sixième fois à l’organisation du Mondial.

La candidature ibéro-marocaine est la deuxième à être officialisée après celle du quatuor sud-américain Argentine-Chili-Paraguay-Uruguay. La candidature annoncée par le souverain semble même faire office de favorite, et ce même si la collaboration ibéro-marocaine semble improvisée à la dernière minute. Mieux encore, elle ne devrait pas être inquiétée par la menace d’une triple candidature menée par l’Arabie Saoudite. Explications.

Seul en pointe

La candidature du Maroc à l’organisation du Mondial 2030 était une évidence. Au lendemain de l’attribution du Mondial 2026 au trio États-Unis-Mexique-Canada, en juin 2018, Mohammed VI évoquait déjà une candidature à l’organisation de la Coupe du Monde 2030 dans un échange téléphonique avec l’émir du Qatar, Cheikh Tamim. Dans la foulée, des instructions royales ont été données au gouvernement pour la préparation d’un dossier.

Ce qui était moins sûr en revanche, c’est une candidature ibéro-marocaine. Même si l’idée avait été émise par Pedro Sánchez, lors d’une visite à Rabat en novembre 2018. Soucieux de se rapprocher du Maroc à l’occasion de sa première visite dans la capitale, le chef de l’Exécutif espagnol avait été le premier officiel à en parler.

La suggestion de Pedro Sánchez avait néanmoins “contrarié” le voisin portugais avec lequel un projet de candidature avait déjà été négocié. Surtout que le président du gouvernement espagnol n’avait pas pris la peine de consulter Lisbonne au préalable. Et le duo ibère décide initialement d’avancer seul.

La candidature commune est annoncée en 2020 avant qu’un accord ne soit scellé entre les fédérations espagnole et portugaise devant les chefs d’État et de gouvernement des deux pays en 2021. L’affaire semblait donc entendue. Le Maroc allait faire cavalier seul tandis que le duo ibérique présenterait son propre dossier. C’était sans compter l’impact de la guerre en Ukraine et les ambitions nouvelles de l’Arabie Saoudite.

L’Ukraine, du terrain au banc de touche

En février 2022, la Russie envahit l’Ukraine. La cause ukrainienne génère une vague de solidarité qui touche même le football. La Russie voit ses adhésions à la FIFA et au sein de la Confédération européenne de football (UEFA) suspendues. Kiev, de son côté, bénéficie du soutien des puissances occidentales.

C’est dans ce contexte que, en octobre 2022, le président de la Fédération espagnole de football (RFEF), Luis Rubiales, annonce la transformation de la candidature ibérique “en candidature européenne” à travers l’inclusion de l’Ukraine. La décision bénéficie du soutien de l’UEFA – et donc indirectement de ses 55 fédérations membres – puisqu’elle est annoncée au siège de l’instance reine du football européen.

Nous sommes alors à quelques semaines de la Coupe du Monde 2022. Le Mondial qatari devrait être la plateforme parfaite pour propulser la candidature Espagne-Portugal-Ukraine dont la seule opposition reste alors la proposition latino-américaine.

Mais les ambitions ukrainiennes connaîtront une fin prématurée. Quelques jours après le coup d’envoi du Mondial 2022, le président de la fédération ukrainienne de football est poursuivi pour détournement de fonds. Andryi Pavelko clame son innocence et refuse de renoncer à son poste, rendant compliquée la promotion de la triple candidature européenne.

À Doha, la rumeur d’une éviction de l’Ukraine commence à circuler. Tout comme celle d’une éventuelle association avec le Maroc. “J’en ai entendu parler pour la première fois au Qatar (durant le Mondial, ndlr). J’avais interrogé l’UEFA à ce sujet mais on avait alors refusé de me répondre”, nous confie Matt Slater… Lire la suite

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