Aux États-Unis, la Silicon Valley Bank s’effondre et ravive la hantise d'une nouvelle crise des subprimes

Les autorités américaines ont annoncé, le 10 mars, avoir fermé Silicon Valley Bank, une banque proche des milieux de la Tech qui connaissait un certain nombre de difficultés. Une faillite qui remue le spectre de la crise de 2008.

Par

La Bourse de New York (Wall Street), en août 2020. Crédit: Angela Weiss / AFP

Peu connue du grand public, la SVB s’était spécialisée dans le financement des startups et était devenue la 16e banque américaine par la taille des actifs : fin 2022, elle comptait 209 milliards de dollars d’actifs et environ 175,4 milliards de dépôts.

Vendredi, la banque, qui ne parvenait plus à faire face aux retraits massifs de ses clients, et dont les tentatives de lever du capital n’ont pas abouti, a été contrainte de céder le contrôle à l’agence de garantie des dépôts (FDIC).

Sa disparition représente non seulement la plus grande faillite bancaire depuis celle de Washington Mutual en 2008, mais aussi la deuxième plus grosse défaillance d’une banque de détail aux États-Unis.

Une situation inquiétante que les autorités américaines tentent activement de prendre en charge en garantissant le retrait de l’intégralité des dépôts et en motivant le rachat rapide de la banque, l’idée étant d’éviter la propagation d’une onde de panique et de limiter l’impact de la faillite de la SVB sur le monde bancaire.

à lire aussi

À Wall Street, si les grandes banques n’ont pas semblé particulièrement touchées par la nouvelle — JPMorgan Chase a pris 2,54 % tandis que Bank of America et Citigroup ont perdu moins de 1 % —, plusieurs établissements de taille moyenne ou régionale ont cependant été plus lourdement frappés, fuis par des clients nerveux. C’est le cas notamment de First Republic, qui a perdu près de 30 % en deux séances, ou encore de Signature Bank, avant sa fermeture dimanche.

Dans un contexte de hausse des taux d’intérêt et de ralentissement général de la croissance, ce choc de confiance pourrait avoir un écho important sur le secteur bancaire international. Si les places européennes ont ouvert proches de l’équilibre après l’annonce de mesures exceptionnelles des marchés américains, elles ont ensuite décroché : Paris reculait de 2,33 %, Francfort de 2,41 %, après avoir perdu plus de 3 %, Londres de 2,01 %, Milan chutait de 4,18 % et Tokyo de 1,11 %.

Selon les experts, la situation est cependant bien loin de celle de 2008. Aujourd’hui, les banques doivent donner des gages renforcés de solidité à leurs régulateurs nationaux et européens. Elles doivent par exemple justifier d’un niveau minimal de capital plus important destiné à éponger les éventuelles pertes.

Surtout, et comme le rappellent les analystes de Morgan Stanley, “les pressions de financement auxquelles la SVB est confrontée sont très particulières” et les autres banques ne font pas face à une “pénurie de liquidités”.

(avec AFP)